La croissance s’est évaporée en 2013

En 2013, le marché des génériques a connu une croissance en trompe-l’œil. La progression sur l’année de 16 % en volume (785 millions d’unités vendues) et de 12,7 % en valeur (3,4 Md€ en CA en prix industriel) masque un ralentissement du marché et un retournement de tendance à partir d’août 2013. « La progression observée sur le premier semestre 2013, soutenue par la mesure “tiers payant contre génériques”, correspond au rattrapage des chiffres du premier semestre 2012 qui avaient été catastrophiques », explique Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme, l’association des professionnels du médicament générique. Les mauvais résultats de septembre (-1 % en valeur), octobre (- 5 %), novembre (- 6 %) et décembre (0 %) montrent que l’efficacité de cette mesure est éphémère, a fortiori si on analyse les évolutions d’un semestre à un autre : + 2,1 % en unités et + 1,3 % en valeur au premier semestre 2013 versus le second semestre 2012, + 1,81 % en unités et + 0,18 % en valeur au second semestre 2013 versus le premier semestre 2013.

Le Gemme réclame de nouvelles aides

Le Gemme souligne l’urgence à mettre en œuvre des mesures concrètes pour stopper le repli du marché et redynamiser les économies collectives liées au générique qui se sont élevées à 2,4 Md€ en 2013. L’association suggère aussi d’amener les médecins à prescrire davantage dans le Répertoire des génériques (37 % actuellement), dans des proportions proches de celles de leurs confrères européens, et ce en fixant un budget de prescription plutôt que de maintenir des dispositifs d’incitation inefficients.

Le Gemme propose également de maintenir le rôle économique du générique pour que le pharmacien reste le pivot de la substitution, et de lancer sans délai une grande campagne de communication auprès du grand public.

Marisol Touraine, ministre de la Santé, semble tout à fait disposée à enclencher la manœuvre depuis que François Hollande a déploré la sous-utilisation des génériques en France et souhaité voir leur utilisation relancée.