En 2010, les pharmacies ont gagné en rentabilité

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Publié le 26 mars 2011
Par Francois Pouzaud
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Paradoxe. Malgré une évolution faible de l’activité en 2010, les pharmaciens s’en sortent à moindre mal. Les effets du ralentissement de la croissance sur la rentabilité ont été contenus grâce à la manne du générique et une gestion plus rigoureuse d’après l’étude annuelle de KPMG, que nous vous livrons en avant-première.

Selon la Coface, le nombre d’ouvertures de procédures judiciaires dans le domaine de la pharmacie a augmenté de 25 %. Tout porte à croire que la pharmacie s’enfonce dans la crise. Mais les chiffres semblent contredire les plus pessimistes. L’analyse des moyennes professionnelles, réalisée chaque année par KPMG, révèle que, pour 2010, les comptes des officines ne sont pas encore dans le rouge. Le cabinet de conseil note même un léger mieux dans l’analyse des bilans de son échantillon représentatif de 436 officines clientes. Dans un contexte de faible évolution de l’activité (+ 1,4 % en moyenne dans l’étude), il relève une amélioration significative de la marge en valeur (+ 2,9 %) qui progresse plus que le chiffre d’affaires. Le taux de marge passe de 28,2 % en 2009 à 28,6 % en 2010.

Les officines dépendent du générique

L’augmentation du taux de marge global s’explique par une remontée substantielle du taux de marge de la part à 2,1 % sur le médicament remboursable (+ 0,8 point à 27,4 %), due à l’effet générique encore très marqué l’an dernier et qui a généré aussi plus de marge en valeur. La dépendance des officines vis-à-vis du générique s’affirme. A terme, cela peut être inquiétant si la donne économique est modifiée dans les prochaines années par décision politique ou en raison du ralentissement annoncé à partir de 2013 de la croissance du secteur. Parallèlement, l’activité à 5,5 % des médicaments non remboursables, dans un contexte de crise du pouvoir d’achat, ne parvient toujours pas à être un levier de la croissance. Ce marché est en récession en valeur et en volume en 2010, d’autant que KPMG note un léger recul du taux de marge de 0,6 point à 33 %. Quant aux ventes à 19,6 %, elles se sont bien comportées en officine l’an dernier (+ 3,4 %) mais leur part pèse peu sur la progression globale du chiffre d’affaires du fait d’un pourcentage faible (8,7 %) représenté par cette activité. Les espoirs de croissance pour demain portent alors sur les services et les nouvelles missions du pharmacien.

Des pharmacies globalement saines

Les pharmaciens semblent avoir pris la mesure du changement de cycle de la croissance en adaptant leur gestion quotidienne. Comment ? En étant plus vigilants sur les frais de personnel, voire au prix d’un nombre d’heures de travail plus important du titulaire. En 2010, la progression de ce poste est quasiment identique à celle du chiffre d’affaires (+ 1,6 %), mais moins importante que l’évolution de la marge en valeur. Ce gain de rentabilité se traduit par une progression en taux et en marge (+ 5,1 % en moyenne) de la performance commerciale et de gestion pour 70 % des officines de l’échantillon et un résultat en hausse des officines. Enfin, l’analyse de la structure financière ne laisse pas transparaître une situation alarmante sur les trésoreries qui sont globalement positives et qui, pour près de 6 pharmaciens sur 10 de l’échantillon, se sont améliorées en valeur, passant en moyenne de 51,1 k€ en 2009 à 54,2 k€ en 2010.

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