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Transférer pour développer l’interprofessionnalité
La santé du futur se fera avec le pharmacien, en coordination avec les autres professionnels de santé, ou ne se fera pas… La maxime, bien que détournée, illustre l’un des enjeux du projet d’entreprise et de santé de Xavier Schneider, titulaire à Truchtersheim, près de Strasbourg.
En octobre 2008, Xavier Schneider reprenait la seule pharmacie de Truchtersheim (Bas-Rhin). Passionné par son métier, il ambitionne de faire de sa pharmacie une place centrale pour sa clientèle aisée mais exigeante sur les services, le conseil et les prix. Si l’interprofessionnalité commence à être dans l’air du temps, l’idée que cette nouvelle forme d’exercice permettra de relever le défi de la santé dans le futur a germé en lui dès 2015. Associant le principe à l’action, il présente cette année-là, à l’hackathon de santé numérique de Strasbourg (Bas-Rhin), un projet de maison de santé virtuelle via une application permettant de se connecter aux professionnels de santé et de constituer une équipe de soins primaires autour du patient. L’année suivante, il réunit une cinquantaine de professionnels de santé libéraux et paramédicaux de son secteur pour leur exposer son projet de construction d’un pôle de santé, cette fois bien physique, en plein cœur de Truchtersheim. « Cette réunion a été un échec cuisant, mes collègues craignaient pour leur indépendance professionnelle et leur mode de fonctionnement en collaborant ensemble au sein d’un pôle de santé structuré. Par ailleurs, s’installer dans de nouveaux locaux n’était pas quelque chose de prégnant pour eux dans la mesure où ils étaient propriétaires de leurs murs professionnels », raconte Xavier Schneider.
Une déconvenue qui n’est pas de nature à démotiver le pharmacien entrepreneur. « Pour aller loin, on y va à plusieurs, mais pour aller vite, on y va seul », explique-t-il. Car les enjeux inhérents sont aussi d’ordre économique. « Le secteur de Truchtersheim est classé par l’agence régionale de santé en zone à risque de désertification médicale. Sur les 7 médecins de la ville, une majorité approche de l’âge de la retraite. »
Malgré un réagencement de l’officine en 2010, ce titulaire arrive, 10 ans plus tard, à la limite des capacités de présentation de l’offre en produits et services de sa pharmacie. « J’ai donc transféré, le 15 juillet dernier, mon officine du n° 4 au n° 20 de la rue de la gare, qui est la rue principale de la ville, dans les locaux reconstruits d’un ancien restaurant-bar-PMU situé juste à côté de la salle des fêtes de la commune. Je dispose maintenant de 230 m² de surface d’accueil pour ma clientèle et d’une soixantaine de places de parking. Ce sont en partie celles de la salle des fêtes que la mairie me loue. » Sa pharmacie a élu domicile sur deux niveaux dans un pôle de santé qui en comporte trois et qu’il a financé sur ses propres fonds. « L’investissement total (construction d’un bâtiment de 1 400 m2, transfert et agencement de la pharmacie) s’élève à 4,20 M€ HT et j’ai emprunté sur 20 ans », précise Xavier Schneider.
Après le pôle de santé, la CPTS
Le fait que ce bâtiment soit sorti de terre a fait des émules, mais pas parmi les professionnels de santé en place. A l’exception d’un kinésithérapeute qui réside en face et qui rejoindra en octobre le pôle de santé baptisé K-Hub, le titulaire attend deux jeunes médecins en novembre et deux infirmières en décembre, ce qui apportera un souffle nouveau à la commune en matière d’offre de soins. Il reste encore des cabinets disponibles, tandis que d’autres surfaces du pôle de santé sont dévolues à différentes activités. D’abord, un espace de matériel médical ; sa gérante, titulaire du brevet professionnel de préparateur et d’un certificat en naturopathie, est experte en matériel médical et diététique. Ensuite, un espace bien-être, sport et santé que pourront se partager des sophrologues, des diététiciennes, des spécialistes de la remise en forme, des éducateurs en sport et santé… Enfin, une salle de réunion et de formation servira notamment aux rencontres interprofessionnelles et à la coordination des soins. Car Xavier Schneider songe, maintenant que les fondations sont posées, à cocréer une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et à développer, en complément de l’offre de soins de celle-ci, télémédecine, téléexpertise et télésoin.
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