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Le lent démarrage des centrales d’achats
Officielles depuis 2009, les centrales d’achats pharmaceutiques constituent une nouvelle source d’approvisionnement. Mais les créations sont encore rares, beaucoup renonçant devant les contraintes.
Aujourd’hui, de plus en plus de médicaments sont déremboursés. Il devient indispensable de se doter d’outils pour les médicaments en libre accès au meilleur prix car beaucoup de patients hésitent à se soigner lorsque les produits ne sont plus pris en charge », observe Jean-Marc Ferrando, titulaire à Sète (Hérault). Tel était d’ailleurs l’objectif du décret n° 2009-741 du 19 juin 2009 instituant les centrales d’achats pharmaceutiques (CAP) – qui peuvent acquérir l’OTC en leur nom propre ou pour le compte de pharmaciens – et les structures de regroupement à l’achat (SRA) – formules allégées des CAP qui négocient l’achat pour le compte de leurs membres.
Pourtant, les CAP peinent à démarrer. « Il y a eu, au départ, un refus des gros laboratoires de livrer aux conditions du direct », observe Laurence Layssac, titulaire à Montpellier (Hérault). De fait, les premières centrales d’achats fonctionnent avec des petits laboratoires.
Des remises supérieures au direct
Les CAP n’en constituent pas moins une nouvelle force de négociation. Ainsi, la coopérative APM34, qui en fait l’expérimentation avec d’autres groupements (UPP et APM) et qui compte déjà plus de 1 000 adhérents, a réussi à s’entendre avec Novartis Santé familiale et a pu obtenir des conditions attractives. « Nous avons négocié des remises maximales ainsi qu’un bonus de remise logistique », explique Xavier Magne, pharmacien à Mauguio (Hérault). Cette CAP obtient, en effet, 30 à 50 % de remise sur les produits.
Pour sa logistique, cette centrale d’achats s’appuie sur la CERP avec qui elle a négocié un pourcentage de frais. En outre, les médicaments étant livrés par ce grossiste, il n’est pas nécessaire pour elle de stocker des produits plusieurs mois. « Les livraisons se font dans la semaine qui suit et nous n’avons rien à rétrocéder », explique Xavier Magne.
De lourdes démarches administratives
Ces centrales d’achats sont toutefois soumises à une autorisation de l’Afssaps. D’où de longues démarches administratives. Pour constituer une centrale, il est donc indispensable de s’entourer d’un avocat ou d’un conseiller juridique afin de monter la partie juridique du dossier (statuts…). Les CAP doivent, par ailleurs, s’engager au respect des bonnes pratiques de distribution.
Comment ça marche
Selon le décret, une centrale d’achats pharmaceutiques (CAP) permet à des titulaires ou à des sociétés qui exploitent une officine de constituer « une société, un groupement d’intérêt économique ou une association en vue de l’achat, d’ordre et pour le compte de ses associés, membres, ou adhérents […] de médicaments autres que des médicaments expérimentaux, à l’exception des médicaments remboursables par les régimes obligatoires d’assurance maladie. »
Ces CAP achètent et stockent donc des médicaments pour les distribuer en gros à leurs associés ou à leurs adhérents. Elles ne peuvent le faire qu’avec le statut d’établissement pharmaceutique, lequel autorise l’activité de distribution en gros.
Cette obligation suppose le recrutement – et le salaire – d’un pharmacien responsable à plein temps pour garantir, notamment, la sécurisation de la chaîne de distribution. Les CAP, faciles d’accès pour des groupements voire des grossistes-répartiteurs, peuvent sembler plus complexes à mettre en œuvre par un pharmacien.
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