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LA MAÎTRISE DES DÉPENSES NE FAIBLIT PAS
A l’image des ventes de médicaments remboursables qui ont chuté de 0,1 % en CA en 2011, les remboursements suivent la même tendance baissière. Terriblement efficace pour les comptes sociaux, la maîtrise des dépenses médicamenteuses ne connaît pas de répit.
L’évolution des médicaments prescrits et remboursés en 2011 a suivi la tendance du marché pharmaceutique qui a chuté très légèrement en valeur (– 0,2 % vs 2010) et en volume (– 0,6 %). 2,44 milliards de boîtes ont été prescrites et délivrées en pharmacie en 2011 (– 0,8 % par rapport à 2010), soit une base de remboursement estimée à 27,1 Md€ (en recul de 0,1 %). Une tendance qui se confirme en 2012 : selon l’Assurance maladie, les remboursements de médicaments affichent une évolution très modérée. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l’année de 2012, ils diminuent de 1,2 % (hors rétrocession hospitalière). « L’amélioration du taux de pénétration des médicaments génériques a un impact sensible depuis trois mois », observe l’Assurance maladie. « Tous les acteurs de la chaîne de distribution du médicament sont maintenant logés à la même enseigne, remarque Philippe Besset (FSPF). Pour la première année, sur le vigneté, le CA industriel évolue en phase avec la marge du réseau des officines, l’écart ne s’accroît plus. »
UNE DÉFLATION QUI PROFITE À L’ASSURANCE MALADIE
L’engagement pris en 2006 par les médecins de moins prescrire de médicaments remboursables a été un coup dur pour la pharmacie. La cassure débutée en mars 2006 est encore visible sur toutes les courbes des analyses de la FSPF, qu’il s’agisse du nombre d’unités prescrites, d’unités par personne et de consultations et visites. Les courbes baissent toujours en 2012. Dans le même temps et contrairement aux idées reçues, les prix des médicaments ne flambent plus depuis une décennie. Un rapport de l’INSEE montre que le prix brut – prix que paierait le consommateur en l’absence de remboursement par la Sécurité sociale – a diminué de 1,8 % par an en moyenne entre 2000 et 2010 (contre une hausse de 1,7 % par an des prix à la consommation sur la même période). La baisse des prix des médicaments remboursables s’est accrue (– 2,3 %) en raison de la décote sur les génériques. Cette déflation profite à l’assurance maladie mais pas au consommateur final qui voit son reste à charge (hors remboursement des mutuelles) progresser légèrement de 0,6 % par an. La période est émaillée par des deux pics, en 2003 (+ 3,3 % des prix nets assumés par les patients) et 2008 (+ 4,9 %), coïncidant avec des vagues de déremboursements, l’instauration d’un nombre important de TFR et de la franchise médicale. De plus, avec le renforcement de la sécurité sanitaire consécutif au scandale du Mediator, les nouveaux médicaments ont de plus en plus de difficultés à obtenir leur remboursement. « Les instances d’évaluation sont utilisées partout comme arbitres scientifiques comme des régulateurs économiques, constate Dana Morlet Vigier, d’IMS France. En 2011, la Haute Autorité de santé a donné un avis défavorable pour le remboursement de 25 % des produits examinés et 80 % des médicaments inscrits au remboursement se sont vu décerner une amélioration du service médical rendu de niveau V, c’est-à-dire une absence d’amélioration. »
De fait, selon une étude du bureau d’études Bipe, les économies pour l’assurance maladie sont de 7 % sur les médicaments remboursables en 2012. Sur la période 2005-2011, l’économie est estimée à 4,5 % par an. Une estimation revue à la hausse : dans son étude de 2011, Bipe chiffrait à 4 % par an les économies liées au médicament. Rappelons que l’ensemble du poste médicament (ville et hôpital) ne représente que 12,5 % des dépenses de l’assurance maladie, mais constitue plus de la moitié des économies réalisées chaque année dans l’ONDAM.
REPÈRESLa consommation des soins de santé progresse toujours
La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en 2011 a atteint 180 Md€ (source : DRESS). Elle progresse en valeur de 2,7 % et en volume de 2,8 % en 2011. En revanche, le prix moyen de la CSBM recule légèrement pour la seconde année consécutive : – 0,1 % en 2011 après – 0,3 % en 2010. La diminution du prix des soins hospitaliers et de celui des médicaments a, en effet, compensé la hausse du prix des soins de ville. En 2011, la part de la CSBM financée par la Sécurité sociale est de 75,5 %, celle prise en charge par les organismes complémentaires est de 13,7 %. Le reste à charge des ménages s’établit, quant à lui, à 9,6 % depuis 2009.
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