Inflation et médicaments chers : le taux de marge en étau

Boostée par l’inflation et la progression des ventes de médicaments chers, l’activité des officines hors TVA à 0 % a progressé de 8 % en 2022 selon des données du Gers. Cependant, le chiffre d’affaires (CA) n’est plus l’indicateur essentiel à retenir dans l’analyse de la performance d’une officine, à plus forte raison en période de hausse des prix à la consommation. L’augmentation de CA ne se retrouve pas au niveau de la marge. C’est particulièrement vrai avec les médicaments chers dont le CA en 2022, proche de 5 Mds€, a été multiplié par 5 par rapport à 2017. Plus leur prix est élevé, plus le taux de marge s’érode. Et pour cause, le taux de marge à la boîte d’un médicament très onéreux, de plus de 1930 € en prix fabricant hors taxes (PFHT) n’est que de 2,3 % (versus 2,4 % en 2021) et celui d’un médicament de PFHT inférieur à 1930 € de 21 % (versus 22 % en 2021). Quant aux honoraires particuliers, ils ne comptent que pour 5 % (contre 6 % en 2021). Soit un taux de marge sur le médicament remboursable sous les 26 % en 2022.

Sur le non remboursable, la croissance du CA est également en trompe-l’œil, car ne se retrouvant pas au niveau de la marge en valeur qui se réduit avec l’inflation.

Par exemple, le CA de la nutrition infantile en officine est en hausse de 7 %, mais l’inflation de 7 points en décembre dernier tire le taux de marge du pharmacien vers le bas.

En 2023, le contexte « post-Covid-19 » de retour à la normalité de l’activité est marqué par la baisse d’intensité d’une activité particulièrement rentable (taux de marge de près de 80 % en 2022 sur les ventes à TVA 0 %). Auquel s’ajoute un nouveau rebond de l’inflation.