Génériques : pour relancer la substitution, le Gemme veut expérimenter un nouveau modèle

Pour inciter les médecins à prescrire davantage dans le Répertoire et les patients à utiliser davantage les génériques, deux leviers d’action concourant au développement des volumes, le Gemme (association des génériqueurs) relance ses propositions de rendre l’incitation des médecins plus motivante et de baisser de moitié la franchise sur chaque boîte de médicament à 25 centimes d’euros. « Nous avons affiné nos chiffres et mieux modélisé l’impact économique de ces deux incitations », précise Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme. L’association a ainsi revu à la hausse l’honoraire complémentaire versé sous forme de prime par l’Assurance maladie lorsque le médecin atteint son objectif. « L’augmentation de la prime doit aller de pair avec celle des objectifs de prescription », explique-t-elle. Ainsi, la prime à l’objectif serait de 1 euro par consultation les trois premières années et de 1,50 euro ensuite pour entretenir la dynamique.
Coût global de l’ensemble de ces mesures pour l’Assurance maladie : 1,5 milliard d’euros sur cinq ans (dont 360 millions pour l’allègement de la franchise), mais un investissement rentable qui serait autofinancé par la croissance des génériques et les économies supplémentaires générées : 4,2 milliards d’euros d’économies sur 5 ans, soit un net de 2,7 milliards, pour un objectif d’augmentation de la part des génériques de 16 points en volume à l’intérieur du marché pharmaceutique remboursable. Les pharmaciens pourraient ainsi substituer sur un périmètre plus large. « C’est un modèle gagnant-gagnant pour tous les acteurs qui participent au développement des médicaments génériques », ajoute Catherine Bourrienne-Bautista. 

Actuellement, le marché du générique fait du surplace (+ 0,6 % en unités et en valeur, en cumul mobile annuel à fin mars 2018, source GERS) et pèse seulement 36,5 % en unités. Rien qu’avec ces deux propositions, le marché pourrait donc grimper à 53 %. Pour le prouver, le Gemme réfléchit à expérimenter son modèle dans le cadre de l’expérimentation pour l’innovation dans le système de santé instituée par l’article 51 de la LFSS 2018. Le dossier pourrait être déposé prochainement au Conseil stratégique de l’innovation en santé. Avis aux Agences régionales de santé (ARS) tentées par cette expérimentation !