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Des gains sauvés par le Covid-19
La première année de la pandémie, les revenus des pharmaciens se sont maintenus. Sans le Covid-19, la profession aurait dû connaître une baisse de la rémunération conventionnelle, dont dépendent à 80 % la marge figurant au bilan des officines et donc la rémunération des titulaires.
Avec le nouveau modèle de rémunération, on connaît la rémunération officinale en valeur, mais on ne sait pas dire comment celle du titulaire se construit. Comme se plaît à le répéter Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « la rémunération officinale n’est pas la rémunération du pharmacien ». Le raccourci serait un peu trop facile !
Comme le montrent les chiffres, présentés fin juin 2021 lors de la dernière réunion de l’observatoire du suivi de la rémunération officinale conventionnelle, incluant marge et honoraires de dispensation, remises et coopérations commerciales, rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), autres rémunérations, etc., elle a progressé de 1 %, passant de 6 685 Md€ en 2019 à 6,751 Md€, grâce en grande partie à la manne conjoncturelle des « rémunérations Covid-19 ».
Cette progression ne se retrouve pas dans les rémunérations de gérance des pharmaciens relevées par Fiducial. « En 2020, la rémunération moyenne des gérants et cogérants s’élève à 56 379 €, soit sensiblement le même niveau qu’en 2019 où la rémunération moyenne était de 56 518 €, déclare Philipe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial. La crise sanitaire n’a pas eu un impact négatif puisque de plus en plus de gérants voient une amélioration de leur rémunération : en 2020, 62,06 % d’entre eux se sont rémunérés moins que la moyenne, contre 68,75 % en 2019 », précise-t-il.
La rémunération officinale a donc profité d’un effet d’aubaine. « Elle aurait dû être en chute du fait de l’avenant n° 11 mais ne l’a finalement pas été en raison des apports de rémunération liés au Covid-19 », souligne Philippe Besset. Cette hausse de 66 M€ (1 %) correspond, selon lui, à ce « qui est nécessaire aux officines pour maintenir le pouvoir d’achat des titulaires et des salariés et faire face à l’augmentation des charges ». Pour que cette évolution 2019-2020 de la rémunération soit « un cap qui nous servira à nous projeter dans l’avenir », il souhaite négocier dans la nouvelle convention « un cadre économique positif » associé à l’arrivée de nouvelles missions.
Mais quand sonneront la fin du « quoi qu’il en coûte » et l’heure de s’attaquer au déficit abyssal de la Sécurité sociale, il faudra bien payer l’addition et surtout trouver de l’argent. Beaucoup d’argent. Pas sûr alors qu’il faille beaucoup compter sur de nouvelles participations de l’Assurance maladie pour augmenter les revenus des pharmaciens et de leurs équipes !
CONTRIBUTEURS
PHILIPPE BESSET
(FSPF)
PHILIPPE BECKER
(Fiducial)
L’analyse
Interfimo a mené une analyse sur 650 dossiers comparant la rémunération des titulaires en 2015 avec celle de 2020. Ce qui permet d’en tirer plusieurs constats.
La rémunération annuelle nette moyenne (hors charges travailleur non salarié) perçue en 2020 par un pharmacien titulaire exerçant dans une société d’exercice libéral (SEL) est de 71 k€. Elle progresse de 10,94 % par rapport à celle de 2015 (64 k€). La part des rémunérations inférieures à 30 k€ est passée de 7 % en 2015 à 4 % en 2020. A l’opposé, les titulaires gagnant plus de 90 k€ représentent 20 % de l’échantillon en 2020 contre 17 % en 2015.
Les pharmaciens se rémunérant entre 30 k€ et 70 k€, bien que moins nombreux, restent largement majoritaires en 2020 (58 % des titulaires versus 63 % en 2015). La médiane est très proche du salaire annuel net d’un pharmacien au coefficient 800 (51 k€ en 2020).
La tranche de rémunération qui a le plus évolué en cinq ans concerne celles entre 70 k€ et 90 k€ : 19 % des titulaires en 2020 contre seulement 13 % cinq ans plus tôt.
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