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Marge des répartiteurs modifiée : pertes et profits possibles à la pharmacie
Le 30 septembre, la marge des grossistes-répartiteurs sera revalorisée avec pour conséquence une hausse du prix grossiste HT (PGHT), du prix public HT (PPHT) et du tarif de remboursement. La marge du pharmacien étant calculée sur le prix fabricant HT (PFHT), cette modification est sans incidence sur sa marge. Quoique.
Si le pharmacien achète des médicaments remboursables avant le 30 septembre et qu’il les revend après le 1er octobre, il pourra être légèrement « gagnant », surtout dans l’hypothèse où son grossiste lui rétrocède sa marge. Ce qui est le cas avec les génériques. Sinon, dans les autres cas, le pharmacien devra se contenter de l’augmentation du prix grossiste.
Ainsi, le clopidogrel, pris en exemple par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dans sa lettre du 24 septembre, a un PFHT de 8,26 €, le PGHT actuel étant de 8,81 €. Au 30 septembre, le PGHT sera de 8,88 €. Avec ce décalage entre l’achat à l’ancien prix et la vente au nouveau prix, le pharmacien peut récupérer 7 centimes d’euro par boîte de clopidogrel vendue, et ce même en achetant (au PFHT) après le 30 septembre. « C’est peanuts compte tenu qu’il y a peu de médicaments génériques à prix élevé », commente Denis Millet, président de la commission Etudes et stratégies économiques de la FSPF.
Oui mais, sur des médicaments de prix élevés (non génériqués), le gain peut être substantiel, à condition de pouvoir empocher, là encore, tout ou partie de la marge grossiste. Sur le second exemple décortiqué par la FSPF, Humira 80 mg, le PFHT est de 573,80 € et le PGHT actuel de 603,86 €. Au 30 septembre, le nouveau PGHT sera de 616,80 €, soit un gain potentiel pour le pharmacien de 12,94 €. Il pourrait donc y avoir un intérêt à surstocker avant le 30 septembre si l’officine a une rotation forte sur ce produit.
La donne sera inversée lorsqu’au 1er février 2021 la marge du grossiste sera à nouveau révisée… légèrement à la baisse. Le pharmacien risque cette fois de perdre un petit peu de marge en achetant au prix haut en janvier et en revendant la spécialité à un prix plus bas en février. Dans nos deux exemples, le PGHT du clopidogrel tombera à 8,83 € au 1er février, soit une perte potentielle de marge de 5 centimes d’euro par boîte, tandis que le PGHT d’Humira 80 mg sera à cette même date de 606,30 €, soit une perte unitaire de 10,50 € de marge. Tout l’intérêt sera donc de déstocker les boîtes en janvier.
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