Les répartiteurs ne décolèrent pas contre le décret
La Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) a adressé, le 20 mars dernier, de nouvelles observations au ministère de la Santé sur la troisième version du projet de décret sur les ruptures d’approvisionnement, avant examen par l’Autorité de la concurrence puis par le Conseil d’Etat. En cause : l’article 10 relatif aux centres d’appel d’urgence des laboratoires qui, sur demande des officinaux, se substituent aux répartiteurs défaillants pour livrer en direct lors de ruptures. « Les pouvoirs publics donnent la main aux laboratoires sur le pilotage du système de distribution du médicament sans toucher au problème des quotas à l’origine des pénuries, dénonce Emmanuel Déchin, secrétaire général de la CSRP. Ce projet crée un circuit parallèle qui ne sera pas sans conséquence pour les officinaux. Ils seront soumis aux exigences des laboratoires et devront montrer patte blanche, c’est-à-dire présenter systématiquement une ordonnance pour commander un produit. »
Pas de délai de livraison imposé
Cette troisième version donne une nouvelle définition de la rupture d’approvisionnement (incapacité du pharmacien à dispenser dans les 72 h, mais ce délai peut être réduit à son initiative pour qu’il soit compatible avec la poursuite optimale du traitement). Elle n’impose cependant aucun délai de livraison au centre d’appel du laboratoire. Elle fixe aussi deux listes rassemblant quelque 600 spécialités, l’une pour les produits d’intérêt thérapeutique majeur nécessitant un plan de gestion des pénuries, l’autre pour les produits interdits à l’exportation et pour lesquels une rupture d’approvisionnement a été mise en évidence. Pour les grossistes, les laboratoires pourraient verrouiller les exportations en organisant la pénurie.
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