Souci complémentaire

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Publié le 19 avril 2008
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Le maelström Leclerc nous ferait presque oublier que nous avons en France un prestidigitateur méconnu. Son nom : Eric Woerth. Le ministre du Budget a annoncé 7 milliards d’économies sur le train de vie l’Etat (enfin un visionnaire à Bercy, direz-vous)… et 5 milliards sur la Sécurité sociale (mince, un obscurantiste à Bercy, conclurez-vous). Comment ? Entre autres grâce à « des réformes sur la manière de rembourser aujourd’hui un certain nombre de soins ». Autrement dit en désengageant la Sécu et en refilant le bébé aux complémentaires. On pense évidemment immédiatement au « petit risque ». Le tour de magie serait mis au point dans le PLFSS 2009. Vous avez aimé la CNAM… vous adorerez les mutuelles et les assureurs. On l’a vu dans d’autres secteurs, quand ils deviennent le payeur principal, cela se traduit souvent par le référencement des professionnels, qui doivent au mieux se conformer à une charte de qualité ou un parcours de soins, au pire à des prix plus ou moins dictés par le client. Et si ce n’est pas la complémentaire qui vous référence, c’est le patient qui le fait, appliquant les derniers conseils de Que Choisir pour ne pas déborder du panier de soins qui lui est alloué. Les syndicats ne permettront jamais ce qui ressemble de près ou de loin à un conventionnement individuel, peut-on penser. Peut-être. Mais gardons en tête que sept syndicats médicaux viennent d’être condamnés à 814 000 euros d’amende pour entente sur les dépassements d’honoraires. Dans un monde où la règle devient la dérégulation, les marges de manoeuvre sont parfois limitées.

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