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Le gouvernement anglais pour une prescription officinale
Certains Français en ont rêvé, les Anglais sont sur le point de le faire : la prescription pharmaceutique devrait être étendue à toutes les pharmacies pour les pathologies légères.
L’Angleterre n’est pas toujours un exemple en matière de santé. Mais force est de constater que la pharmacie y est innovante. A mars 2007, 24 % des officinaux s’étaient lancés dans le minor ailments service, ce suivi des pathologies légères financé, sur contrat, par les Primary care trusts, caisses régionales d’assurance maladie. Pas assez pour le ministère de la Santé qui vient de publier un livre blanc et lancer une consultation d’un an, pour étendre à l’ensemble de la profession la possibilité de prescrire des médicaments pour le petit risque, avec prise en charge par le National Health Service (NHS).
Gain de temps médical, économies pour le NHS
Objectif : « Soulager la pression sur les médecins généralistes et leur permettre de passer plus de temps avec les patients qui en ont vraiment besoin », explique le ministre de la Santé anglais. Le livre blanc ne liste pas ce que les pharmaciens pourraient prescrire, mais les « prescripteurs complémentaires » existant déjà outre-Manche disposent d’une liste positive de produits.
Ce transfert de tâches ferait gagner une heure par jour à chaque médecin généraliste, a calculé le ministère. Le gouvernement anglais l’avoue sans embage, le coût sera également moindre en passant par le pharmacien que par le généraliste. Et puis la quasi-totalité de la population a une pharmacie à 20 minutes de chez lui, recense le gouvernement britannique. Le plan gouvernemental prévoit aussi de renforcer le rôle du pharmacien dans le suivi des maladies chroniques, telles l’HTA ou l’asthme. Les autorités britanniques plébiscitent ainsi la généralisation des « Medicines use reviews » (qui nécessitent un agrément du pharmacien), ces conversations en tête-à-tête (rémunérées) entre le pharmacien et le patient, permettant de déceler les problèmes d’observance et débouchant sur des recommandations formelles au patient, avec rapport au prescripteur.
L’officine devra également travailler plus étroitement avec l’hôpital (fiches d’information réciproques, dossier partagé). Le gouvernement considère aussi que les officines pourraient avoir un rôle clé dans les urgences. Par ailleurs, il verrait bien son rôle renforcé dans la prise en charge à domicile des patients en fin de vie, notamment dans la gestion de la douleur, quitte à pouvoir préconiser des modifications de traitement.
Pour faire face à ses nouvelles missions, l’officine pourrait voir élargi le champ de compétence des « Pharmacy technicians » (équivalent des préparateurs), suggère le livre blanc.
Le sentiment des médecins ? La British Medical Association (BMA) soutient ce transfert de tâches vers les pharmaciens pour les pathologies légères. Laurence Buckman, patron de la branche généraliste de cette structure, se dit « d’accord sur le fait que des pharmaciens formés de manière appropriée peuvent avoir un rôle accru dans les soins de premiers recours, et nous le verrions d’un bon oeil ». En revanche, le suivi des chroniques devraient rester dans le giron du médecin généraliste, estime la BMA.
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