Pharmacies en difficulté : Création d’un Comité national de défense

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Publié le 17 juin 2006
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Ils viennent du Gers, de Paris, du Rhône, de Loire-Atlantique et du Haut-Rhin. Ils présentent tous des profils d’exercice très divers. Point commun de ces cinq officinaux, ils sont installés depuis moins de quatre ans, sont fortement endettés et tentent de surnager dans les difficultés économiques. Alors ils ont décidé de créer un Comité national de défense de la pharmacie française (CNDPF).

« Le seul risque que nous courons, c’est de dépenser un peu de temps, au point où nous en sommes… », expose Jacques Robinet, titulaire à Saint-Puy, une commune de 600 habitants du Gers. Il a vu fondre son chiffre d’affaires de 10 % depuis octobre sous l’effet des dernières mesures sur le médicament, alors qu’il était déjà au plus mal. « J’avais acheté à 76 %, mais 90 % en réalité car mon prédécesseur m’a trompé sur le chiffre d’affaires. Alors, en créant ce comité de défense, nous pensons aussi aux jeunes qui vont s’installer et nous espérons que la mentalité des pharmaciens change un jour pour plus de solidarité et de confraternité », espère Jacques Robinet. « Aujourd’hui, il y a ceux qui n’ont pas le temps de voir ce qui se passe parce qu’ils sont au golf, et ceux qui n’ont pas le temps parce qu’ils ont la tête dans le guidon ! », provoque Sylvain Bertrand, jeune installé dans le centre-ville de Givors (Rhône).

Aiguillonner les syndicats.

Par cette initiative, ces pharmaciens en difficulté entendent dans un premier temps inciter un certain nombre de confrères « de base » à aiguillonner les syndicats dont ils sont adhérents. « On a le sentiment que la base n’a pas été entendue suite à la crise de cet automne, explique Jacques Robinet, qu’ils ne défendent plus que les installés de longue date. A moins qu’ils soient mous ou qu’ils aient peur… Quand on voit ce qu’obtiennent les médecins à côté !… » « Cette inadéquation entre ce que pense la base et ce que pensent les dirigeants syndicaux concerne tous les syndicats », affirme Sylvain Bertrand.

Le CNDPF appelle également les salariés de l’officine à le rejoindre. « Personnellement, j’ai dû licencier une personne et ça m’a fait mal au coeur. Je n’ai pas fait pharmacie pour ça, raconte le pharmacien givordin. Mais les salariés doivent y penser. Il ne faut pas avoir fait Saint-Cyr pour comprendre sur quels postes, dans les entreprises, vont pouvoir se faire les économies réalisées par ailleurs par la Sécu. »

Les personnes intéressées peuvent soutenir ou adhérer au CNDPF par courrier : Pharmacie de Saint-Puy, Jacques Robinet, place de la Halle, 32310 Saint-Puy ; ou Pharmacie de l’Hôtel de ville, Sylvain Bertrand, 21, place Henri-Barbusse, 69700 Givors.

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Par ailleurs, le site http://www.cndpf.org comprend, entre autres, des sondages d’actualité et des forums de discussion.