De nouvelles contraintes en perspective

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Publié le 24 mai 2014
Par Matthieu Vandendriessche
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En France, des solutions sont apportées au phénomène mondial des ruptures d’approvisionnement. Mais la chaîne du médicament est mise à l’épreuve par les restrictions économiques et la prochaine disparition de la vignette pharmaceutique.

Aucun pays et aucun médicament ne sont épargnés par le risque de ruptures d’approvisionnement. En France, 324 incidents dans la mise à disposition de médicaments ont été constatés entre septembre 2012 et octobre 2013. Dans le tiers des cas, c’est l’étape de production qui en est à l’origine, rapporte une enquête* présentée le 20 mai par l’organisation représentant l’industrie pharmaceutique, le Leem.

Améliorer la communication

Autre cause importante, la demande trop forte en médicaments au regard des capacités industrielles. Sur la même période d’une année, le tiers des incidents ont concerné des traitements hormonaux (notamment la lévothyroxine). Des anti-infectieux, des anticancéreux et des médicaments du système nerveux central constituent chacun 16 % des cas de ruptures.

Depuis fin 2012, les industriels sont tenus d’informer les autorités sanitaires en prévision de difficultés d’approvisionnement. Ils ont mis en place centres d’appel et services de dépannage à destination des officinaux. Dispositifs qui pourraient être améliorés. « Il y a nécessité d’avoir une information précise de la part de l’industrie afin de prévoir les ruptures et les alternatives aux traitements », constate Philippe Gaertner, président de la FSPF, ciblant notamment la mise à disposition des numéros d’urgence par l’industrie. Celle-ci s’interroge sur la nécessité de communiquer l’information au moment opportun, évitant la constitution de stocks en officines. Et la disparition de la vignette au 1er juillet prochain va renforcer ces tensions, prévoit Philippe Gaertner.

S’ajoutent les contraintes économiques exercées sur la chaîne du médicament. « Quand les prix deviennent très bas, le seuil de rentabilité n’est plus atteint et la production s’arrête », indique Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, évoquant le cas d’un antibiotique injectable (Extencilline de Sanofi). Selon lui, la France « organise de façon méthodique la contraction et le repli de son marché avec des prix qui sont aujourd’hui les plus bas des cinq grands marchés européens ».

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* Réalisée entre septembre 2012 et octobre 2013 auprès de 90 laboratoires ayant effectué une déclaration de rupture auprès de l’ANSM.