Pour une poignée d’euros

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Publié le 23 août 2014
Par Laurent Lefort
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« La concurrence se définit comme un processus de rivalité entre entreprises, qui permet d’éviter le maintien ou la création de rentes injustifiées [sic] et qui simultanément récompense les plus méritants [re-sic], en leur octroyant un surprofit temporaire. […] Elle permet l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs, disposant de modèles économiques différents, parfois plus efficaces [re-re-sic] et incite les “business model” existants à se remettre en question et à se renouveler. »*

L’auteur de ces propos n’est pas n’importe qui. Il s’agit d’Emmanuel Combe, vice-président de l’Autorité de la concurrence. On notera une évidente convergence avec le rapport de l’Inspection générale des finances divulgué cet été qui confirme qu’en matière de levée du monopole officinal, les contractions se rapprochent. Pourtant, enjeu bien plus important dans ce domaine que la stricte notion de prix, éviter la surconsommation de médicaments semblait jusqu’alors faire l’objet d’un consensus. Pour y arriver, la solution serait donc d’autoriser les grandes surfaces, autrement dit le temple de la consommation, à les vendre… Voilà qui n’est ni sérieux ni cohérent, sauf à vouloir apporter ce marché sur un plateau d’argent à la grande distribution. Laquelle réclamera toujours plus pour remplir ses gigantesques parkings, ses milliers de mètres carrés et ses dizaines de caisses enregistreuses. Mais pour quel rôle sanitaire au juste ? Pour quelle présence sociale ?

* « La concurrence n’est pas toujours ce que l’on croit », latribune.fr (18 août 2014).

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