Vaccins anti-Covid-19 à ARNm : pas de risque de syndrome de Guillain-Barré

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Vaccins anti-Covid-19 à ARNm : pas de risque de syndrome de Guillain-Barré

Publié le 11 octobre 2023
Par Yolande Gauthier
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Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est une maladie auto-immune rare qui touche les nerfs périphériques et qui peut avoir de graves séquelles. Des cas avaient été signalés après l’injection de vaccins contre le Covid-19 à vecteur adénoviral (Vaxzevria d’AstraZeneca et Jcovden de Janssen) conduisant à l’ajout, en 2021, d’une mise en garde dans les notices de ces vaccins. Le Groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE s’est également intéressé au risque de SGB associé aux vaccins à ARNm. Les résultats de cette étude publiée dans la revue Neurology sont rassurants.

Les chercheurs ont analysé les dossiers de toutes les personnes âgées de 12 ans et plus hospitalisées en France pour un SGB entre le 27 décembre 2020 et le 20 mai 2022, soit 2 229 cas. Un risque 2,5 plus élevé de SGB a été observé dans les 42 jours suivant la première dose de Vaxzevria, et 2,4 fois plus élevé après la dose unique de Jcovden, par rapport aux périodes sans exposition aux vaccins. Ce sur-risque conduit les chercheurs à estimer le nombre de cas excédentaires de syndromes attribuables à la vaccination à 6,5 cas par million de personnes pour Vaxzevria et 5,7 cas par million de personnes pour Jcovden.

« Les résultats pris dans leur ensemble ne fournissent pas d’argument tangible en faveur d’un risque augmenté de syndrome de Guillain-Barré dans les 42 jours suivant l’administration des vaccins à ARNm, qu’ils soient utilisés en primovaccination ou en rappel », souligne Epi-Phare. Et ce, même si les analyses détaillées suggèrent une augmentation du risque isolée pour la deuxième dose de primovaccination du vaccin Spikevax (Moderna) chez les personnes âgées de 12 à 49 ans, mais dans une moindre mesure (excès de 2,2 cas par million) qu’après les vaccins à adénovirus.

Par ailleurs, les chercheurs indiquent que le risque de développer un SGB est 3,8 fois plus élevé dans les 42 jours qui suivent un test SARS-CoV-2 positif et 7,9 plus  élevé en cas d’hospitalisation pour Covid-19, mais aussi 4,2 fois plus élevé en cas d’infection gastro-intestinale.

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Ces résultats fournissent ainsi de nouveaux arguments en faveur de la sécurité de la vaccination contre le Covid-19 et « sont rassurants quant à l’utilisation actuelle de vaccins à ARNm pour les rappels de vaccination », conclut l’étude.