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© L’officine de 2020 vue par le groupement Népenthès - © D. R.
Chiffre d’affaires : la théorie des 5-20
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A quoi ressemblera votre officine en 2020 ? C’est la question à laquelle Christian Grenier, président de Nepenthès, a proposé de réfléchir -si ce n’est répondre- lors d’une table ronde organisée samedi 7 novembre, à Cannes, pendant le congrès annuel du groupement.
Pour Christian Grenier, le chiffre d’affaires des officines se décomposera d’ici à 5 ans sur le mode « cinq fois 20 » : 20 % du CA réalisé par les génériques, 20 % par les princeps, 20 % par les marques de distributeur, 20 % par le self care (automédication) et 20 % par la parapharmacie.
La structure de marge va elle-même évoluer. En 2020, sur les 9 milliards d’euros de marge dégagés par le réseau, 4,9 milliards seront issus de l’activité pharmaceutique dont 2,5 sur la base des honoraires de dispensation et 4,1 d’une activité plus commerçante (OTC et parapharmacie).
La FSPF n’y croit pas
Les 5 x 20, Philippe Gaertner, président de la FSPF, n’y croit pas pour 2020. « Ils ne seront pas atteints. La dispensation du médicament restera la partie importante et la raison d’être de la pharmacie d’officine. Le princeps, le générique et l’OTC représentent environ 80 % du CA. Je reste persuadé que nous serons assez proches de ce chiffre-là. Peut-être 75 %, mais pas 60 %. », entrevoit-il. Une occasion pour le président de la FSPF de rappeler l’importance d’arriver à stabiliser la partie réglementée de la rémunération. « A un moment, on ne peut pas rester figé sur le prix du médicament. D’autant que c’est bien le générique qui va se développer et avec lui des prix bas, donc les honoraires seront un élément de stabilité important », ajoute-t-il.
Des marchés en croissance, ça existe
Concernant les marchés en croissance, sur lesquels il faut porter son intérêt, les conseils de Philippe Gaertner ciblent la LPP. « Ce marché poursuit sa croissance, nous devons le reconquérir et trouver un équilibre entre les différents acteurs », analyse-t-il, faisant clairement allusion aux ordonnances qui transitent directement de l’émetteur à certains prestataires de MAD, sans passer entre les mains des patients.
La LPP, mais aussi la parapharmacie (compléments alimentaires, gammes de parapharmacie et marques des distributeurs). « Pour amener la pharmacie à 2020, il faut valoriser nos compétences », prétend Gilles Bonnefond. Le président de l’USPO ajoute que « les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires sont en vente partout. Soyez attentifs à votre référencement ! Quand vous référencez un médicament et un dispositif médical qui portent le même nom, comment voulez-vous que les patients ne pensent pas que les médicaments sont déjà dans les grandes surfaces ? Je dis aux groupements et aux pharmaciens en général, tuez cette stratégie des laboratoires et n’oubliez pas que les patients viennent à la pharmacie pour un parcours de soins, pas un parcours de consommation ».
L’autre point que Gilles Bonnefond ne veut pas voir en 2020, c’est la dispensation de médicaments à l’unité. Il lui préfère « une intervention pharmaceutique d’adaptation posologique, conformément à l’AMM ». Enfin, le président de l’USPO souhaite que soit modifié le rattachement des pharmaciens d’officine au commerce de détail pour « les inclure dans les professions libérales pour toutes les enquêtes statistiques sur les revenus ».
L’Assurance maladie ne sauvera pas la pharmacie
Quant à Jean-Luc Fournival, président de l’UNPF, il ne voit pas le message d’espoir d’ici à 2020. « Prenez votre destin en main. L’Etat doit nous sauver ? Moi je dis non. Nicolas Revel, directeur de l’Assurance maladie, ne sauvera pas la pharmacie française. La ROSP et le CICE ne se poursuivront pas éternellement. Il faut se recentrer sur notre métier et le recentrage, c’est le pharmacien clinicien. Les patients veulent acheter de la santé en pharmacie, pas seulement un médicament. Notre seule voie et issue possible, c’est le service. Le pharmacien est un acteur en matière d’économies de santé mais c’est aussi un commerçant. Je n’ai pas honte de le dire ».
Et M.Fournival de rajouter : « Nous sommes des entrepreneurs responsables et non des personnes assistées. La CNAM nous paie des prestations, elle ne doit pas nous tenir à flot financièrement. Nous ne sommes pas des mendiants ». « Discuter avec Nicolas Revel n’est pas mendier », renchérit Philippe Gaertner. Avant 2020, il y a décembre 2015 et les élections aux URPS…
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