Nouvelles formes de tabac : hausse des intoxications chez les jeunes

© Getty Images/iStockphoto

Nouvelles formes de tabac : hausse des intoxications chez les jeunes

Publié le 30 novembre 2023
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

Alors que le gouvernement vient tout juste de dévoiler son nouveau programme national de lutte contre le tabac, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dresse le bilan des appels reçus par les Centres antipoison pour des intoxications liées aux produits dérivés du tabac.

295 cas ont été recensés entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2022, qui concernent les billes aromatiques à insérer dans le filtre des cigarettes (138), le tabac à mâcher (98), les sachets de nicotine sans tabac et de snus (47) et le tabac à chauffer (12), avec un nombre qui ne cesse d’augmenter depuis 2020 – et qui est sans doute loin de refléter la réalité – pour trois catégories de produits : le snus (sachet de tabac interdit en Europe sauf en Suède), les sachets de nicotine (ou pouches) et les billes aromatiques.  

« Les enfants et les adolescents sont les principales victimes », déplore l’Anses. L’âge médian est de 1 an pour l’ingestion accidentelle de bâtonnets de tabac à chauffer et de tabac à mâcher, de 3 ans pour celle de billes aromatiques et de 14 ans pour la consommation de snus et de sachets de nicotine. Les symptômes d’intoxication sont ceux d’un syndrome nicotinique parfois sévère avec vomissements prolongés et risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension pouvant nécessiter un remplissage vasculaire.

En attendant la mise en place d’un cadre réglementaire pour ces produits « qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle », l’Anses rappelle que les billes aromatiques qui ressemblent à des bonbons ne doivent en aucun cas être laissées à la portée des enfants, de même que les bâtonnets de tabac à chauffer ou le tabac à mâcher. L’Agence appelle à sensibiliser la communauté éducative, les professionnels de santé et l’entourage des jeunes aux risques liés à l’exposition à la nicotine, tant en termes d’intoxication aiguë que de dépendance à moyen ou long terme.

Publicité