Sensibilisation aux bilans de médication : une toute, toute première fois

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Publié le 2 décembre 2023
Par Matthieu Vandendriessche
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La CPAM du Maine-et-Loire adresse actuellement un courrier aux assurés éligibles aux bilans partagés de médication pour les inciter à bénéficier de ce suivi en pharmacie. L’initiative, inédite, se justifie par la forte implication des officinaux du département dans des expérimentations axées sur la pharmacie clinique.

 

Communiquer auprès des patients éligibles aux bilans partagés de médication (BPM) : c’était une promesse de l’Assurance maladie au moment du lancement de cette nouvelle mission en 2018. Une mise en œuvre conditionnée à la montée en charge des BPM, laquelle ne s’est jamais produite.

 

Pour la toute première fois, un courrier incitant à se rendre en pharmacie pour bénéficier de cet accompagnement est adressé aux assurés résidant dans le Maine-et-Loire. La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de ce département cible quelque 18 000 patients. Elle a, au préalable, prévenu les officinaux dans une information adressée fin septembre. L’envoi du courrier a débuté en octobre et va s’étaler jusqu’à la fin de l’année pour permettre une prise en charge progressive en fonction des tranches d’âge et éviter une demande trop forte dans les pharmacies.

 

Le lancement de cette communication s’explique par le taux déjà important de réalisation de bilans de médication dans le Maine-et-Loire : 1 267 effectués en 2022 sur un total de 7 994 au niveau national. Soit près de 16 % des BPM pour ce seul département.

Une implication forte des pharmacies

 

« Cette initiative a germé au fur et à mesure de nos échanges et de nos liens avec la CPAM, mais aussi avec les pharmaciens d’officine. L’implication de ces derniers est forte dans le dispositif Partage GHT 49 que nous avons mis en place dans le département », explique Laurence Spiesser-Robelet, pharmacienne praticienne au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers (Maine-et-Loire), maître de conférences des universités et aussi l’une des responsables de ce projet lancé en juin 2021. Il consiste en un parcours de sécurisation de la prise médicamenteuse depuis l’admission du patient à l’hôpital jusqu’à sa sortie, étape où un BPM peut être mis en place à l’officine. Pas moins de 216 pharmacies sur un total de 230 dans le département participent à ce dispositif. Les officinaux sont également fortement impliqués dans l’expérimentation Octave, déployée en Bretagne et dans les Pays de la Loire, qui prévoit la réalisation systématique d’un BPM.

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Pharmacien titulaire à Rives-du-Loir-en-Anjou et représentant syndical local, Loïc Moisan a participé à des réunions avec des représentants de la CPAM les incitant à mettre en place cette communication avec les assurés. Dans son officine, il effectue peu de BPM. Mais il n’est pas inquiet à ce sujet. « Tous les étudiants qui sortent des facultés aujourd’hui sont aptes à les réaliser. De nombreux adjoints sont également impliqués, constate-t-il. Et puis ce travail est facilité par les informations transmises par la pharmacie hospitalière lorsque le patient revient au domicile. » Laurence Spiesser-Robelet indique en effet que la conciliation médicamenteuse de sortie fait apparaître aux officinaux les rectifications de traitement effectuées lors du séjour hospitalier et leurs justifications. Elle précise par ailleurs que les médecins du service gériatrie du CHU d’Angers font mention depuis quelques mois d’un BPM à réaliser en pharmacie sur l’ordonnance de sortie des patients.

 

PUBLIÉ DANS LE N° 3435 du 15/10/2022

« Ville-hôpital : le projet de conciliation qui décloisonne le système de santé »