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Pharmacovigilance : capécitabine et dosage biologique
La fin de l’année est propice aux bilans. Nous vous proposons ainsi de faire le point, chaque jour, sur une alerte de pharmacovigilance qui a marqué 2023. Qu’auriez-vous répondu à ce cas de comptoir ?
Léo, jeune pharmacien, a un trou de mémoire : « Je ne me souviens plus de la mention qui doit être inscrite sur une prescription de Xeloda pour permettre sa dispensation… ».
Les chimiothérapies anticancéreuses à base de capécitabine, Xeloda et génériques, ne peuvent être délivrées que sur présentation d’une ordonnance hospitalière rédigée par un spécialiste en cancérologie, hématologie ou oncologie médicale. Depuis 2019, le prescripteur doit également apposer la mention « Résultats uracilémie pris en compte » sur la prescription pour permettre la dispensation. Malgré cette obligation, les informations issues de travaux de recherche et de données de l’Assurance maladie suggèrent une application insuffisante de ces conditions de prescription et de délivrance. Aussi, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a réitéré son alerte en septembre 2023 en rappelant l’importance de cette mesure préventive.
A la recherche d’un déficit en DPD
Les chimiothérapies à base de fluoropyrimidines, 5-fluorouracile dit 5-FU et capécitabine (prodrogue du 5-FU administré par voie orale et disponible en officine), peuvent induire divers toxicités sévères. Certaines sont directement liées à un déficit d’activité de la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), enzyme ubiquitaire responsable de la métabolisation et de l’élimination de plus de 80 % des fluoropyrimidines. Un déficit en DPD, qu’il soit partiel (3 à 5 % des patients) ou total (moins de 0,5 % des patients) ne permet pas à l’organisme d’éliminer correctement les fluoropyrimidines et majore le risque de toxicité sévère. La recherche du déficit en DPD se fait par le biais de la mesure de l’uracilémie. L’uracilémie correspond à la concentration plasmatique de l’uracile, base azotée de la famille des pyrimidines présente dans l’organisme et naturellement dégradée par la DPD. Une uracilémie élevée traduit donc un déficit en DPD et, par conséquent, une augmentation du risque de toxicité sévère en cas d’administration de chimiothérapie à base de fluoropyrimidines. La mesure de l’uracilémie doit donc être réalisée systématiquement chez tous les patients avant l’instauration du traitement comportant une fluoropyrimidine. Un rattrapage est également prévu chez les patients déjà sous traitement mais pour qui l’activité en DPD n’est pas connue.
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