Fonds spéculatifs : l’UNPF alerte sur leur entrée au capital des officines

L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) lance une alerte, dans un communiqué de presse diffusé ce lundi 29 mai, contre la « présence de fonds spéculatifs dans le capital des officines française, longtemps redoutée et aujourd’hui une réalité ».

Selon le syndicat, « ces fonds spéculatifs ont pris possession de certains groupements de pharmaciens qui approchent des pharmaciens n’ayant pas les moyens de s’installer et leur proposent des solutions de financement à un taux extrêmement élevé », autour de 8%

« Les pharmaciens, coincés financièrement et soumis à une pression grandissante, du fait du retour sur investissement, perdent toute indépendance professionnelle car ils ne maîtrisent plus les achats », expose l’UNPF. En outre, complète-t-elle, « les pharmaciens sont contraints à une stratégie prix/volume poussée à l’extrême qui fragilise les confrères situés à proximité et réduit l’offre de soins proposée aux patients ».

En parallèle, les fonds exercent une pression sur les pharmacies qu’ils cherchent à racheter et regrouper afin d’ouvrir des points de vente de très grande surface (800 mètres carrés). « Plusieurs pharmaciens parisiens subissent actuellement ces déstabilisations, mais des projets similaires sont en cours à Lille et Lyon. »

Dans son communiqué, l’UNPF annonce qu’avec l’ADIP (Association de défense de l’indépendance de la pharmacie), « une vingtaine de pharmaciens d’Ile-de-France a décidé de se structurer pour alerter sur l’arrivée de ces fonds, les pratiques borderline de prise de participation via des obligations convertibles en actions (OCA) et les conséquences désastreuses pour les pharmaciens et les patients ».

L’UNPF, qui rappelle travailler à « la mise en place d’un fond d’investissement officinal ouvert aux seuls pharmaciens », indique avoir sollicité à plusieurs reprises l’ordre des pharmaciens et le ministère de la Santé pour mettre en place une réglementation sur les montages financiers des officines. Elle demande aux syndicats FSPF et USPO de la rejoindre dans ce combat.

Le Moniteur des pharmacies avait avertit ses lecteurs, dans son numéro du 17 décembre 2016, sur ces montages proposés aux pharmaciens par des groupes d’investissement ayant déjà pris le contrôle de groupements de pharmacies (Rothschild chez Lafayette, Sagard chez Paris Pharma, pour ne citer que les plus récents).