Quels sont les effets indésirables des laxatifs stimulants, notamment en cas de prise au long cours ?

On parle de constipation quand les selles sont moins fréquentes que d’ordinaire et/ou en cas de difficultés d’exonération. Parmi les traitements disponibles, les laxatifs stimulants (bisacodyl, dérivés anthracéniques extraits de plantes telles que le séné, le cascara, la bourdaine) peuvent être utilisés en seconde intention. Comme leur nom l’indique, ces laxatifs stimulent le plexus nerveux entérique, ce qui augmente la motricité colique et modifie les échanges ioniques en inhibant l’absorption intestinale d’eau et d’électrolytes. En utilisation ponctuelle, leur tolérance est bonne, les effets indésirables les plus fréquents sont les crampes abdominales et la diarrhée. Une utilisation prolongée (plus de 10 jours en moyenne) est, en revanche, plus problématique car ces médicaments peuvent être à l’origine d’une dépendance et d’une maladie des laxatifs se traduisant par une colopathie fonctionnelle sévère, des troubles électrolytiques, voire une arythmie cardiaque. En effet, une prise excessive risque de provoquer des selles liquides et abondantes, et donc une perte d’eau pouvant conduire à une hypokaliémie. Cette carence est susceptible de favoriser elle-même des troubles du rythme cardiaque chez les patients sous traitement antiarythmique de types digitalique, amiodarone ou tout autre médicament potentiellement inducteur de torsades de pointe.

Source : Association française de formation médicale continue en hépatogastroentérologie.