« Correcteur de surdité » vendu à l’officine : la question de la prise en charge

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« Correcteur de surdité » vendu à l’officine : la question de la prise en charge

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Publié le 13 mars 2018
Par Matthieu Vandendriessche
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Le « correcteur de surdité » proposé à la vente dans les optiques et les officines (notamment sous la marque Audibest par les pharmacies à l’enseigne Evolupharm) fait grand bruit du côté des audioprothésistes.

Pour rappel, ce dispositif médical ne se présente pas comme un assistant d’écoute (appareil préréglé à 20 décibels maximum et autorisé à la vente en pharmacie par un arrêté d’août 2014), car son préréglage peut aller jusqu’à 35 décibels. Uniquement disponible sur ordonnance et donc prescrit après examen par un médecin ORL, ce dispositif prétend au remboursement dans la LPP au titre d’une audioprothèse.

Pour Fabien Zolciak, à l’origine du concept, l’appareil correcteur de surdité a passé les tests requis « permettant l’attribution d’une note, que cette note de 6,6 est largement supérieure au minimum requis pour que notre appareil puisse être de facto inscrit à la LPPR sous le code générique 2351548 ».

Selon l’introducteur de cet appareil, et sur la base de ses déclarations, « plusieurs courriers de CPAM confirment que nos produits ne peuvent être refusés à la prise en charge ». Ces caisses primaires confirment qu’il n’existe aucune incompatibilité au plan juridique entre la spécialité « pharmacien » et un code LPP, indique Fabien Zolciak, ajoutant que le code LPP correspondant n’est donc pas réservé à l’appareillage par un audioprothésiste.

Pour sa part, la caisse nationale d’assurance maladie, qui donne ses directives aux caisses primaires, adopte une position qui ne laisse pas place au doute : cette prise en charge n’est actuellement pas possible.

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« En l’état, les conditions de prise en charge des audioprothèses à la LPP requièrent l’intervention d’un audioprothésiste et plusieurs séances d’écoute du patient, de test auditif et d’essai et réglage de l’appareil qui sont très explicitement énumérées. L’appareil ici présenté ne répond pas à ces conditions. Il s’agit d’un dispositif médical intermédiaire, entre les prothèses auditives relevant des audioprothésistes et les assistants d’écoute dont la distribution est libre. Cet appareil doit être évalué par la Haute Autorité de santé et éventuellement inscrit en tant que tel à la LPP. En attendant, il ne peut pas être remboursé », tranche la caisse nationale d’assurance maladie.