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Benzodiazépines : la Belgique confie aux pharmaciens le sevrage progressif
En Belgique, comme en France, les patients recevant des benzodiazépines ont du mal à s’en détacher. Le 21 mars dernier, le Conseil des ministres belge a entériné un nouveau suivi en pharmacie : le sevrage progressif aux médicaments anxiolytiques et aux hypnotiques. Le protocole qui peut se mettre en place dans un peu moins de 5 000 pharmacies s’applique à tout patient qui se présenterait au comptoir avec une ordonnance de déprescription, quel que soit son âge. « C’est un système tripartite de collaboration entre le patient, le médecin et le pharmacien qui se met en place », souligne Nicolas Echement, secrétaire général de l’Association pharmaceutique belge (APB). En pratique, le médecin prescrit des dosages dégressifs du médicament utilisé par le patient et le pharmacien lui délivre les préparations magistrales correspondantes sous forme de gélules. « Le pharmacien s’assure aussi que le sevrage se passe dans de bonnes conditions avant de passer à l’étape suivante », indique le représentant de l’APB. En concertation avec son médecin, le patient peut recevoir son traitement tous les 10, 20 ou 30 jours selon son choix. La prise en charge par le système d’assurance maladie s’effectue sur la base de deux entretiens en pharmacie, soit un au démarrage et un second à mi-parcours. A ce stade, le tarif de ces entretiens n’est pas précisé par l’APB. Pour leur part, les préparations de gélules sont remboursées alors qu’en Belgique, les benzodiazépines ne le sont pas de manière courante.
Une expérimentation concluante
Cette généralisation fait suite à une expérimentation lancée en février 2023 et prolongée jusqu’en décembre dernier. Près de 6 500 personnes ont été intégrés au dispositif en 15 mois. La plupart avaient plus de 50 ans (84 %) et sont des femmes (71 %). Les patients pouvaient réaliser le sevrage en 5, 7 ou 10 paliers. La durée moyenne d’un palier était d’environ 24 jours. Que le programme ait été complet ou non achevé (dans 65 % des cas), 42 % des patients en moyenne n’ont pas repris leur traitement dans les six mois suivants. Moins il y a eu de paliers et plus le taux de réussite est élevé. Les molécules les plus concernées ont été le zolpidem, le lormétazépam, le lorazépam et l’alprazolam.
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