L’effet électricité

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Publié le 23 août 2018
Par Laurent Lefort
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J’ai écrit à Agnès Buzyn pour lui dire que nous voulions, nous, les centres Leclerc, vendre des autotests et des patchs dans nos parapharmacies », a indiqué Michel-Edouard Leclerc, lundi 27 août au micro d’Europe 1, alors qu’il venait présenter sa nouvelle offre sur l’électricité. Reconnaissons en effet au PDG de l’enseigne une certaine constance à entretenir des rapports électriques avec les pharmaciens.

Fort des résultats d’un sondage Ipsos, selon lequel huit Français sur dix se disent favorables à la vente d’autotests en parapharmacie et 70 % déclarent avoir confiance dans la fiabilité d’un autotest acheté via ce canal, « MEL » se lance donc dans une nouvelle tentative pour faire sortir des produits du monopole pharmaceutique. Avec, cette fois, une longueur d’avance et un train de retard.

Une longueur d’avance, pour essayer de tirer les marrons du feu de l’enquête sectorielle sur la distribution des médicaments menée par l’Autorité de la concurrence, dont les conclusions sont attendues l’année prochaine. Un train de retard, car le remboursement des substituts nicotiniques et les nouveaux prix qui l’accompagnent rendent la demande de Michel-Edouard Leclerc et son argument « de lutte contre l’inflation et d’augmentation du pouvoir d’achat » saugrenus. Voilà presque un an, la ministre de la Santé assurait qu’une concertation sur la vente de médicaments à prescription médicale facultative dans les grandes surfaces n’était pas une priorité du gouvernement. Un gouvernement semble-t-il sensible aux sirènes des lobbyistes. C’est même en partie à cause de cela que Nicolas Hulot aurait rendu son tablier. Espérons qu’Agnès Buzyn gardera, elle, son imperméable, pour ne pas perdre le fil avec la profession.

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