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© Des idées qui viennent de l’étranger - Pixabay
Solutions santé à proposer aux patients : ce qui pourrait arriver dans les pharmacies françaises
Priorité aux actions personnalisées ! Partout dans le monde, l’axe de développement qui consiste à donner la priorité aux activités commerciales a de plus en plus de difficultés à être pérenne en pharmacie, a analysé Luc Besançon pendant le congrès annuel de Pharmacie Référence Groupe (8 au 10 novembre à Antibes-Juan les pins). Ancien directeur de la Fédération internationale pharmaceutique et fondateur du cabinet Pharmacy and Consulting, il s’est livré à un panorama transfrontalier des initiatives financées par les payeurs qu’ils soient publics ou privés. Exemples choisis.
Dans le cadre de l’initiation et de l’optimisation d’un traitement, on ne présente plus le programme NetCare en Suisse qui permet la prise en charge des affections courantes à l’officine (une vingtaine de pathologies sont couvertes). Chacune est rémunérée 25 à 35 euros. « Certaines assurances maladie suisses utilisent NetCare comme un triage préalable à la consultation médicale », explique Luc Besançon. Suisse qui, comme les Pays-Bas, a développé les cercles de qualité. Coordonnées par les pharmaciens, les réunions ont lieu tous les 3 mois avec 5 ou 10 médecins (tous volontaires) autour d’un thème défini à l’avance. La collaboration médecin pharmacien est réelle et les officinaux payés l'équivalent de 10 000 euros par an.
Au Québec, le pharmacien est souvent prescripteur de médicaments :
– Dans des conditions mineures lorsque le diagnostic a été posé dans le passé et qu’un traitement avait été prescrit : cystite, herpès labial…
– Lorsqu’aucun diagnostic n’est requis comme par exemple la prophylaxie du paludisme ;
– Dans la cadre d’un protocole de soins avec un médecin qui définit les objectifs, le pharmacien peut initier ou arrêter un médicament, ajuster la dose dans des limites définies, le tout s’accompagnant de retours réguliers au prescripteur.
En Alberta, la démarche est encore plus poussée puisque n’importe quel médicament peut être prescrit par les pharmaciens sauf les stupéfiants.
Aux Etats-Unis, c’est un pharmacien californien qui a mis au point un système de synchronisation des ordonnances de ses patients chroniques, combiné à une dispensation lors d’un rendez-vous mensuel. Les médicaments sont commandés pour le rendez-vous (lui-même confirmé 5 à 7 jours à l’avance). Moins de temps d’attente pour le patient et un approvisionnement continu et sûr en médicaments.
Au Danemark, le pharmacien peut être rémunéré pour reconstituer un médicament (par exemple un sirop en poudre), pour une démonstration d’utilisation de produits inhalés (c’est le cas aussi en Belgique) ; en Australie, la substitution biosimilaire est en marche… depuis 4 ans.
Au Royaume-Uni, au Danemark comme en Norvège, le rôle du pharmacien dans l’accompagnement d’une première dispensation est fortement valorisé. Les patients recevant un traitement chronique pour la première fois ont ainsi droit à une série d’entretiens de suivi (au bout de 1 à 2 semaines puis de 3 à 5 semaines). Ces deux entretiens sont rémunérés l’équivalent de 35 euros. Ils ont surtout un avantage, « celui d’augmenter l’adhésion au traitement de 5 à 20 % par patient », fait remarquer Luc Besançon.
Et pour améliorer l’adhésion tout au long du traitement, la Belgique a trouvé la solution avec le pharmacien de référence qui peut suivre, s’ils donnent leur accord, les patients chroniques prenant au moins 5 médicaments. Le pharmacien établit notamment un « schéma de médication » comprenant la posologie, et explique les traitements. Ce suivi qui favorise l’observance, est rémunéré par l’Inami (l’Assurance maladie belge) 31,80 € par an et par patient.
Enfin, en Italie, pour leurs patients, les pharmaciens peuvent réserver et prendre rendez-vous pour des soins fournis par d’autres professionnels de santé en dehors de l’officine.
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