Rien à déclarer ?

Un patient qui était sous valsartan, en tension d’approvisionnement, passe sous irbésartan, ce qui se traduit par une éruption cutanée inattendue. Une femme dont l’endométriose s’aggrave après l’interruption de son traitement, faute de pouvoir en trouver dans les pharmacies, pénurie oblige. Une épilepsie contrôlée par phénytoïne qui récidive parce que le relais thérapeutique s’avère inefficace. On pourrait dérouler les exemples sur des pages et des pages. Sans pour l’instant avoir d’idée précise des conséquences des tensions d’approvisionnement ou de ruptures de stock de médicaments sur la santé des patients. Voilà pourquoi l’étude nationale lancée par le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) est une excellente idée. Ces changements imposés, qui font souvent appel au système D et s’apparentent parfois à des exercices de haute voltige pharmacologique, vont être recueillis et décrits jusqu’au 31 décembre. Les résultats, attendus courant 2021, permettront alors de déterminer les situations à problème, celles qui sont récurrentes et celles qui ont des conséquences plus limitées. Et si tout se passe comme prévu, peut-être arrivera-t-on à prévenir ces risques, à mieux les anticiper et à mieux accompagner les patients, bien sûr, mais aussi les professionnels de santé de première ligne que sont les pharmaciens. Seulement voilà, pour que cette étude soit aussi utile qu’efficace pour vous… elle a besoin de vous. A vos notifications* ! C’est ainsi qu’il sera laissé le moins de place possible à une découverte trop souvent fortuite.

*  Par tous les canaux possibles : mail ou téléphone à votre CRPV, portail de déclaration de l’ANSM, portail de signalement du ministère de la Santé, etc.