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Ils se sont formés aux bilans de médication avec de vrais patients
A la faculté de Rennes, la formation des pharmaciens sur les bilans partagés de médication a pris la forme d’une simulation en vie réelle : de « vrais » patients sont venus avec leurs ordonnances et autres analyses biologiques pour un bilan grandeur nature. Un modèle amené à se développer.
Une simulation de bilans partagés de médication (BPM) avec de vrais patients : l’idée est née en Ille-et-Vilaine après le lancement de cette nouvelle mission officinale. En juin 2018, une formation à la faculté de pharmacie de Rennes est coanimée par une titulaire d’officine, Noëlle Davoust, et un pharmacien hospitalier, Benoît Hue, sous l’impulsion de l’Omédit Bretagne (Observatoire des médicaments, dispositifs médicaux et innovations thérapeutique). « Il s’agissait d’une mise en situation avec des exercices, mais cela n’allait pas assez loin », estime ce dernier. Les deux pharmaciens se tournent alors vers le contact local de France assos santé, qui regroupe une quarantaine d’associations de patients en Bretagne. Le collectif adhère à l’idée et, en accord avec son mode de fonctionnement, doit d’abord obtenir le feu vert du siège national. Un appel lancé aux associations, leur expliquant la démarche, plus tard, une première formation intégrant des patients est programmée fin 2018 mais ne se tient pas, faute d’apprenants. Nouvel essai pour le mois de mars 2019. Cette fois, la formation fait le plein. Au cours de cette journée validant le développement professionnel continu (DPC), « la matinée était réservée à la révision des fondamentaux, à des cas de comptoir, tandis que l’après-midi a été consacrée à un travail avec de vrais patients sur leurs ordonnances », explique Noëlle Davoust. Le jour J, quatre volontaires franchissent la porte de la faculté rennaise peu avant le début de l’après-midi. Certains, très âgés, n’auraient pas pu se déplacer seuls. Ils sont accompagnés par Maud Le Ridant, représentante de France assos santé. « Les patients ont été briefés au préalable et ont accepté d’envoyer aux organisateurs leurs prescriptions, analyses biologiques et comptes rendus hospitaliers », explique-t-elle.
Des patients à l’aise
Chaque patient présente une situation particulière, comme un diabète, une insuffisance rénale ou des troubles de la coagulation. Aucun n’avait déjà réalisé de bilan de médication. Les douze pharmaciens présents à la formation se répartissent auprès d’eux. Pendant troisquarts d’heure, un officinal mène l’entretien avec le patient, tandis que deux autres restent en observation et interviennent en posant des questions. Une manière de procéder qui a pu parfois gêner l’échange entre pharmaciens et patients. Ces derniers disent cependant avoir été à l’aise dans l’exercice, voulant se mettre à la disposition des pharmaciens et n’ayant pas d’attente particulière concernant cette simulation. « L’évaluation effectuée ensuite auprès des patients a montré qu’ils ont tiré bénéfice de l’échange sur certains points dont ils n’avaient pas forcément connaissance », témoigne Noëlle Davoust. La discussion n’était d’ailleurs pas uniquement axée sur les médicaments, mais aussi plus généralement sur le maintien au domicile. « Un patient a exprimé une difficulté avec sa baignoire. C’est un sujet pour le pharmacien et, dans ce cadre, le patient a plus le temps de s’exprimer sur son quotidien qu’il ne pourrait le faire en consultation médicale », estime Maud Le Ridant.
Quant aux officinaux, rien ne vaut la confrontation à une situation réelle en complément des acquis théoriques. Ce mode de formation pourrait donc se pérenniser. Ainsi, de plus en plus, les patients seront amenés à intervenir dans les facultés, notamment au cours des études de médecine. « A Rennes, dans l’attente qu’un pharmacien soit formé à la simulation début 2020, des formations avec recours à la simulation sont coanimées par un médecin et un patient expert pour les pharmaciens hospitaliers, sur le thème de la conciliation médicamenteuse en sortie d’hôpital », précise Benoît Hue. Une initiative qui pourrait s’étendre aux officinaux dans cette mission complémentaire à la conciliation médicamenteuse que constituent les bilans partagés de médication.
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