Masques grand public : quelques précisions et beaucoup de flou

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Masques grand public : quelques précisions et beaucoup de flou

Publié le 27 avril 2020
Par Magali Clausener
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Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, a tenu ce matin du 27 avril 2020 un point presse sur les masques grand public. De nombreux sujets ont été abordés, mais plusieurs questions restent encore sans réponse. En fait, des décisions doivent être prises en fonction des mesures du plan de déconfinement… annoncé demain par Edouard Philippe à l’Assemblée nationale. 

 

Ce qui est déjà acté

– 242 entreprises françaises fabriquent plus de 390 prototypes qui ont passé avec succès les tests en laboratoire.

– Les masques grand public sont reconnaissables grâce à un logo rond, bleu et blanc avec un liseré rouge, sur le conditionnement indiquant : « Filtration garantie – Testé X lavages ». 

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– Le taux de filtration (70 % ou 90 %) doit aussi être indiqué sur le conditionnement. L’apposition du logo sur les masques faits maison est interdite.

– Une notice d’utilisation et d’entretien doit être fournie avec les masques. Agnès Pannier-Runacher a annoncé que les notices seront prochainement disponibles sur Internet.

 

La question des prix n’est pas tranchée :

Quels sont les prix d’achat et de vente des masques grand public ? « La DGCCRF doit nous faire des propositions dans les 48 heures permettant de garantir la qualité et l’accessibilité en termes de prix des masques vendus au grand public. Je prendrai des décisions sur cette base dans les tous prochains jours », a expliqué Agnès Pannier-Runacher, qui n’a donc indiqué aucune fourchette de prix. Il est néanmoins sûr que le coût d’un masque lavable 20 ou 30 fois sera supérieur à celui d’un masque lavable 5 ou 10 fois. Les prix peuvent aussi varier en fonction de la nature de la matière première, du temps de confection, de la logistique et du conditionnement. Ils peuvent aussi être liés à d’autres éléments comme des détails de mode. « Nous sommes à mi-chemin entre un équipement de protection et quelque chose qu’on porte sur le visage, a remarqué Agnès Pannier-Runacher. Certains auront des attentes »

 

Les points qui sont encore flous :

– La quantité de masques grand public commercialisée sera-t-elle suffisante le 11 mai pour répondre à la demande ? « La grande distribution, les pharmaciens, les buralistes feront leurs annonces [de masques disponibles] progressivement. Nous les accompagnons pour maximiser le nombre de masques qui seront mis à disposition, mais nous les laissons faire leurs annonces », a répondu Agnès Pannier-Runacher. En clair, on ne sait pas du tout combien de millions de masques pourront être commercialisés à la date du 11 mai.

Mais si le gouvernement veut que chaque Français puisse se procurer des masques dans des conditions facilitées, il table aussi sur d’autres canaux de distribution, en particulier les employeurs qui devront fournir des masques à leurs salariés. En outre, « des mesures du plan de déconfinement découlera un certain nombre de conséquences qui nous conduira à organiser la distribution des masques », a complété la secrétaire d’Etat.

– Le nombre de masques vendus par personne sera-t-il limité, notamment pour éviter le surstockage comme pour certains aliments au début du confinement ? « Je souhaite que l’ensemble des distributeurs assurent une distribution organisée et que ce type de phénomène ne puisse pas advenir pour les masques. L’enjeu, c’est que l’ensemble des territoires soient couverts et l’ensemble des publics », a déclaré la secrétaire d’Etat. 

– La question de la traçabilité des ventes, liée au phénomène éventuel de surstockage, a également été soulevée. « La traçabilité fait partie du plan de déconfinement, mais on compte aussi sur la responsabilité individuelle de chacun. Nous allons travailler avec les circuits de distribution pour voir, revoir leurs propositions concernant cette problématique de la tentation du surstockage », a affirmé Agnès Pannier-Runacher.