- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Masques chirurgicaux : et les patients malades ?
© coronavirus, covid-19, masques grand public, masques en tissu, vente en pharmacie, prix de vente, encadrement des prix - Pixabay
Masques chirurgicaux : et les patients malades ?
Le 1er mai, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a répondu au communiqué qu’elle qualifie d’« outrancier et diffamatoire » des ordres professionnels dont ceux des pharmaciens et des médecins, diffusé le 30 avril. Et répond sans prendre de gant. La FCD justifie la vente par la grande distribution des masques en faisant tout à la fois référence au décret du 23 mars qui permet d’importer des masques médicaux et à l’autorisation de vente des masques grand public (en tissu) du 24 avril. Elle affirme qu’ « il n’y a pas de stocks cachés » et que « les chiffres annoncés par les enseignes concernent les commandes effectuées, qui ne vont être livrées que très progressivement, avec une disponibilité plus rapide des masques à usage unique que des masques en tissu réutilisables ». La FCD emploie le terme de « masques à usage unique » mais il semble bien qu’il s’agisse des masques chirurgicaux puisqu’elle évoque l’autorisation pour les entreprises d’acheter des masques « sur les marchés internationaux » pour protéger leurs salariés et approvisionner les PME « à la demande de l’Etat ». La fédération tacle aussi les pharmaciens en les appelant à vendre les masques à prix coûtant ou avec une marge minimale comme les enseignes de la grande distribution.
Quid des patients
Pour tenter de désamorcer cette polémique entre soignants et grande distribution, Olivier Véran, ministre de la Santé a, lors du point presse de ce samedi 2 mai sur le projet de loi portant sur l’après-11 mai, abordé le sujet des masques. « La grande distribution a annoncé non pas des stocks de masques, mais des commandes masques, a-t-il déclaré. La grande distribution me dit disposer en pratique aujourd’hui de l’équivalent de 5 voire 10 millions de masques ». Selon le ministre, on serait donc loin « des 500 millions dont on a cru comprendre que la grande distribution disait disposer ».
Mais quels que soient les chiffres, la véritable question porte sur la distribution de masques chirurgicaux aux patients malades et à risque d’une forme sévère de Covid-19. Au total, 17 millions de patients en ALD sont concernés sans compter ceux qui sont atteints de Covid-19 ou susceptibles d’être malades. En effet, pour l’heure, les pharmaciens n’ont toujours pas le droit de leur délivrer des masques ou de leur en donner. D’où la demande de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) de réquisitionner les masques chirurgicaux de la grande distribution.
Olivier Véran a indiqué lors du point presse que si la France se trouvait à manquer de masques à destination des soignants et des personnes malades ou vulnérables, l’Etat réquisitionnerait des stocks. S’agit-il d’une réponse à la FSPF ?
Seule certitude à l’heure actuelle : si les patients malades ou vulnérables ont besoin de masques chirurgicaux, ils devront les acheter, sans prise en charge par l’Assurance maladie.
- Rémunération des pharmaciens : une réforme majeure se prépare-t-elle ?
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
- Remises génériques : l’arrêté rectificatif en passe d’être publié
- Réforme de la rémunération officinale : quelles sont les propositions sur la table ?
- Paracétamol : quel est cet appel d’offres qui entraînera des baisses de prix ?
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
