Confinement : la faible prévalence de la covid-19 est-elle une bonne nouvelle ?

Les Français devront respecter les mesures barrières et porter un masque pendant encore un bon moment. La prévalence de la covid-19 sur le territoire national est estimé à 4,4 % (2,8 millions de personnes) en sortie de confinement, selon l’étude d’une équipe française (dont Institut Pasteur, Inserm, DREES, CNRS) publiée le 13 mai dans la revue Science, d’après les données d’hospitalisation françaises et des modélisations. C’est moins que prévu par les premières estimations publiées fin avril, alors de 5,7 %. Les régions les plus touchées sont sans surprise l’Ile-de-France et Paris (9,9 %) et le Grand Est (9,1 %).

Le risque d’hospitalisation se monte à 3,6 % pour les personnes infectées. Le taux de mortalité est de l’ordre de 0,7 % et il est plus élevé chez les hommes (47 % supérieur chez les hommes hospitalisés que chez les femmes hospitalisées), et jusqu’à 10,1 % chez les personnes de plus de 80 ans.

Le confinement a significativement réduit le nombre moyen de personnes infectées par un cas (R0), qui est passé de 2,90 avant le confinement à 0,67 pendant le confinement, l’objectif étant de maintenir un R0 inférieur à 1 pour éviter une reprise d’épidémie. 

Est-ce pour autant une bonne nouvelle ? Sans vaccin, « l’immunité collective semble insuffisante pour éviter une seconde vague si les mesures barrières sont abandonnées à la fin du confinement », concluent les auteurs de l’étude, qui estiment l’immunité collective nécessaire à une protection contre le Sars-CoV-2 à 65 %. 

A la question de savoir combien de temps il faudrait pour que les populations développent une immunité, le directeur des questions d’urgence sanitaire de l’OMS répondait hier lors d’une conférence de presse que le nouveau coronavirus « pourrait ne jamais disparaître ».