Covid-19 : de fortes inégalités pointées du doigt

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Covid-19 : de fortes inégalités pointées du doigt

Publié le 10 juillet 2020
Par Magali Clausener
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L’épidémie de Covid-19 a mis en évidence les fortes inégalités de santé et sociales face à la maladie. Un dossier de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) diffusé ce 10 juillet fait le point sur ce sujet. Premier constat : les inégalités d’exposition se cumulent souvent. « Le risque de contamination a été plus élevé dans certains emplois, exposés au contact avec les malades ou en contact avec le public et dont l’activité a été maintenue en présentiel. Cela concerne en premier lieu le secteur de la santé et action sociale, mais aussi ceux de l’industrie agroalimentaire, du commerce et de l’industrie », expliquent les auteurs de l’étude. A cela, s’ajoutent les conditions de vie et la promiscuité qui accentuent le risque de contamination pour les personnes vivant dans des logements collectifs, en établissements fermés et dans des logements surpeuplés. Enfin, l’accès aux mesures de protection dépend quant à lui des conditions matérielles, mais aussi des comportements préventifs, inégalement adoptés dans la population. Par exemple, une première exploitation des données du baromètre CoviPrev mis en place par Santé publique France a montré que le fait d’être un homme et un faible niveau de littératie en santé étaient associés à une moindre adoption des mesures de protection (mesure d’hygiène et mesures de distanciation physique).

A quand une politique de santé publique adaptée ?

Le risque de développer une forme grave de la maladie est aussi lié à l’âge et aux comorbidités. Or, celles-ci sont inégalement réparties sur le territoire : dans les Hauts-de-France, la Normandie, le Grand-Est, la Réunion et la Corse (et dans une moindre mesure dans les départements du Centre et du pourtour méditerranéen), la population est plus atteinte par les pathologies susceptibles de conduire à des formes graves de Covid-19. Sur la plan social, les cadres, les professions intermédiaires et les agriculteurs y sont moins exposés que les employés et les ouvriers. Pour la Drees, les disparités territoriales de surmortalité doivent aussi s’analyser en prenant en compte les inégalités sociales qui les sous-tendent. Le confinement a également eu des conséquences multiples tant sur la prise en charge des soins que sur le plan économique. « La crise sanitaire que nous traversons ne fait que jeter une lumière plus crue sur l’importance et le caractère multidimensionnel des inégalités qui traversent notre pays », soulignent les auteurs.

Et de conclure : « Les différents facteurs de risques et leurs interactions sont autant de points de vigilance qui méritent des réponses en termes de politiques publiques ». Un constat d’autant plus d’actualité compte tenu de la nouvelle tendance à l’augmentation de la circulation du virus SARS-COV-2, malgré un maintien de la circulation virale à un niveau bas, un nombre hebdomadaire de clusters signalés stable sur les 5 dernières semaines, mais une diminution de l’adoption systématique des mesures de prévention, selon le bulletin du 9 juillet de Santé publique France.

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