Les Trod Covid-19 à l’officine

Les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) Covid-19 sont des tests sérologiques qui donnent une vision sur le statut immunologique du patient. Ils se pratiquent sur un échantillon de sang total prélevé au bout du doigt et mettent en évidence la présence d’anticorps immunoglobulines M et G (IgM et IgG) dirigés contre le Sars-CoV-2 grâce à une réaction immunochromatographique. Les immunoglobulines détectées sont le signe que le patient a été infecté par le nouveau coronavirus même s’il n’a pas ou a peu développé de symptômes.

Les Trod Covid-19 sont indiqués chez les patients ayant présenté des symptômes 2 semaines auparavant si un test RT-PCR n’a pas pu être réalisé ou s’il a donné un résultat négatif. Ils sont aussi réalisables chez les patients asymptomatiques 3 semaines après une exposition au virus. Tout patient qui se présente à la pharmacie avec des symptômes évoquant une infection récente (fièvre, toux, perte de goût et/ou d’odorat) doit être orienté vers son médecin traitant.

Un mode d’emploi simple mais précis

Chaque kit est fourni avec une notice explicative à laquelle il faut se référer avant utilisation. La plupart des laboratoires ont également mis à disposition des vidéos permettant de visualiser les différentes étapes de réalisation des tests.

– La piqûre : désinfecter le doigt à piquer (certains laboratoires ont intégré des lingettes désinfectantes à leurs kits) et bien essuyer les traces d’alcool. Prendre l’autopiqueur unitaire fourni et retirer la protection de la lancette. Appuyer fermement l’autopiqueur contre le doigt pour piquer. Former une grosse goutte de sang suspendue. Le volume nécessaire au test est au minimum de 10 µl (en comparaison, celui pour une mesure de glycémie varie entre 0,3 et 1 µl). Ne pas hésiter à mettre le bras en position déclive, la main orientée vers le bas, et à appliquer une légère pression autour du point de ponction avec le pouce et l’index pour obtenir une goutte suffisamment grosse.

– Le test : prélever le sang à l’aide de la pipette fournie, tenue horizontalement. Elle se remplit par capillarité jusqu’au trait de jauge. Surtout ne pas presser la poire de la pipette pour aspirer le sang. Déposer la goutte de sang dans le puits de recueil sur la cassette, en tenant la pipette à la verticale et en pressant la poire pour extraire tout le contenu. Ajouter la solution tampon dans l’emplacement réservé (deux ou trois gouttes selon le kit). Mettre un minuteur et attendre le temps recommandé, généralement entre 10 et 15 minutes.

Le test du laboratoire NG-Tech se démarque de ce mode d’emploi par sa présentation tout-en-un. Il dispose d’une lancette et d’un collecteur de sang intégrés à la cassette pour limiter les manipulations et garantir une meilleure reproductibilité des tests.

– L’interprétation : même si un résultat positif peut apparaître dès la première minute, il est préférable d’attendre le temps préconisé avant de procéder à l’interprétation. A contrario, ne pas faire de lecture après 20 minutes.

Plusieurs cas peuvent se rencontrer :

• Le test ne présente aucune bande colorée : le test est invalide et ne peut pas être interprété.

• Le test présente une seule bande colorée (une bande apparaît ou change de couleur) : c’est la bande de contrôle. Le test a fonctionné, le résultat est négatif.

Le patient n’a pas développé d’anticorps contre le nouveau coronavirus. Il n’a a priori pas été en contact avec le virus ou le contact est trop récent, il n’a pas eu le temps de développer des anticorps (fenêtre sérologique).

• Le test présente deux ou trois bandes colorées : le test a fonctionné, le résultat est positif.

IgM + et IgG – : l’infection est à ses débuts

IgM + et IgG + : l’infection en cours est récente

IgM – et IgG + : le patient a été infecté

Le Trod ne permet pas de poser formellement de diagnostic. Il n’indique pas non plus si le patient est contagieux ni s’il est protégé d’une nouvelle contamination.

Quel que soit le résultat du test, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de le confirmer par un test sérologique Elisa (enzyme-linked immunosorbent assay) en laboratoire d’analyse de biologie médicale. En cas de résultat positif, le patient doit également contacter rapidement son médecin traitant pour entrer dans la procédure de traçage afin de prévenir ses contacts. Dans tous les cas, les patients seront encouragés à respecter les gestes barrières.

La réalisation d’un Trod n’est pas soumise à prescription médicale et n’est pas remboursée par l’Assurance maladie. Son prix varie généralement entre 15 et 20 €.

LES TESTS SALIVAIRES À L’ÉTUDE

Désagréables voire douloureux, les tests virologiques sur prélèvement nasopharyngé n’ont pas la cote. Alors que la surveillance de l’épidémie par dépistage de masse bat son plein, la question d’une solution alternative se pose de plus en plus. Non invasifs et indolores, les tests salivaires pourraient être mieux acceptés, avantage non négligeable surtout chez les patients susceptibles d’être testés plusieurs fois (suivi après contact avec un malade) ou les personnes vulnérables (personnes âgées, enfants, patients présentant des troubles psychiatriques). Le problème ? Leur fiabilité. La concentration virale semble moins importante dans la bouche que dans le mucus nasal, l’ARN viral est donc plus difficile à détecter, ce qui augmente le risque de résultats faussement négatifs. Le 10 août 2020, la HAS a rendu un avis favorable pour financer un essai clinique. Mené par la Société française de microbiologie et le centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne (Guyane), il permettra de « définir précisément les conditions optimales de recours à ces tests ainsi que la fiabilité qui peut en être attendue ». L’essai a pour le moment inclus la moitié des patients prévus et les résultats sont attendus courant septembre.