Cheval de Troie

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Publié le 8 mai 2021
Par Laurent Lefort
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A la recherche de flux, de toujours plus de flux. La santé génère du flux de clientèle, donc la GMS veut profiter de ce secteur. Monoprix a récemment annoncé le développement de son nouvel espace « La santé au quotidien », où peuvent être installées des cabines de téléconsultation*. Et voilà que l’on se souvient que la parapharmacie Leclerc de Gien (Loiret) est, elle, équipée d’une borne. Laquelle, protégée des regards par une sorte d’isoloir, permet de consulter des médecins à distance. Le sujet n’est pas tant celui des cabines ou des bornes que de rendre naturelle l’utilisation de la carte Vitale dans un supermarché. Car chez Monoprix comme chez Leclerc, pour téléconsulter, il faut se munir de sa carte Vitale. Cette même carte qui permet de pratiquer la dispense d’avance de frais. Quelle sera l’étape suivante dans ces lieux qui ont pour raison d’être l’acte de consommation ? Dans un futur plus ou moins proche, tendra-t-on sa carte Vitale à la caisse ? Et avec elle – pourquoi faire les choses à moitié – sa carte de mutuelle ? Histoire de repartir de là sans avoir payé les produits de santé entrant, par exemple, dans l’un des paniers de soins proposés par de nombreux contrats de complémentaires.

Cabines, isoloirs, c’est finalement toujours une histoire de boîte. Pourvu que celle-ci ne soit pas de Pandore.

* Lire l’édito « Esprit de compétition » publié dans le n° 3365 du 16 avril 2021.

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