Le molnupiravir passe son tour…

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Publié le 18 décembre 2021
Par Alexandra Blanc, Anne-Hélène Collin et Yolande Gauthier
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La Haute Autorité de santé (HAS) a retoqué l’utilisation en accès précoce de l’antiviral oral molnupiravir (Lagevrio, MSD) dans le traitement des formes légères à modérées de Covid-19 chez les adultes ayant un test de diagnostic positif au Sars-CoV-2 et qui présentent au moins un facteur de risque de développer une forme sévère de la maladie, faute d’efficacité suffisante. Alors qu’en octobre dernier les données intermédiaires de l’étude clinique (Move-out) annonçaient une réduction de 50 % des risques d’hospitalisations et de décès, les résultats finaux tendent vers une efficacité du molnupiravir de 30 % seulement. Une « discordance importante » pour la HAS, qui souligne que « les données issues de cette deuxième période, dont les caractéristiques sont plus proches de l’épidémiologie actuelle en France majoritairement représentée par le variant Delta, sont en défaveur de Lagevrio ». « En outre, l’impact du traitement sur la négativation de la charge virale n’est pas démontré », poursuit-elle. Le molnupiravir est surtout moins efficace que les anticorps monoclonaux casirivimab/imdevimab (Ronapreve, Roche), autorisés depuis août dernier en accès précoce dans le traitement préventif pré et postexposition du Covid-19 chez les personnes de 12 ans et plus non répondeuses à la vaccination, et qui présentent une efficacité… de 80 % sur les formes graves. L’accès au molnupiravir en ville « risquerait d’induire une perte de chance pour les patients, qui ne se verraient pas traités par un traitement plus efficace », insiste la HAS.

La molécule n’est pas oubliée pour autant. L’évaluation continue (rolling review) se poursuit au niveau européen et l’Agence européenne des médicaments (EMA) doit se prononcer sur la demande d’autorisation de mise sur le marché en début d’année 2022.

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