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Dispensation : un logiciel de vérification en temps réel
Thibault Ozenne est cofondateur de Phealing. Née en 2019, cette start-up lyonnaise compte 15 salariés, dont 10 en recherche et développement. Depuis le début de l’année, elle propose un logiciel de détection des erreurs de délivrance aux officines.
Quelles sont les fonctionnalités du logiciel ?
Il cible les erreurs de prescription et de délivrance des médicaments. Grâce à l’intelligence artificielle, les informations de l’ordonnance sont extraites en temps réel et analysées en les comparant à la base Thesorimed. Cette lecture intelligente fonctionne de façon optimale sur les ordonnances dactylographiées. Elle permet d’afficher les interactions médicamenteuses, les redondances et les incompatibilités physicochimiques, de même que des posologies inadaptées. Dans un second temps, le logiciel s’assure que les spécialités délivrées sont bien celles qui ont été prescrites. Le médicament lui-même, le dosage et la forme pharmaceutique sont vérifiés. C’est un gain de temps important par rapport au double contrôle de l’ordonnance, notamment pratiqué dans la certification ISO 9001. C’est aussi une sécurité pour l’équipe officinale qui peut rattraper une erreur avant que le patient ne quitte le comptoir.
Comment cela fonctionne-t-il en pratique ?
Cet outil est indépendant des logiciels de gestion officinaux (LGO), ce qui explique qu’il peut fonctionner avec tous ceux qui sont utilisés dans les officines. L’ordonnance est numérisée via le scan et l’information sur les médicaments prescrits en est extraite en quelques secondes. Par ailleurs, des connecteurs sont installés sur les douchettes. Les codes Datamatrix sont récupérés quand les boîtes sont scannées. Les informations contenues dans la carte Vitale sont également lues. Tout cela s’effectue en temps réel en parallèle de l’analyse effectuée par le LGO lui-même. L’alerte apparaît dans une bulle de discussion de type Messenger. Le pharmacien choisit de l’ignorer ou de la prendre en compte.
Pourquoi avoir entrepris cette démarche ?
Une enquête menée auprès de plus de 150 pharmaciens titulaires qui effectuent ce contrôle a posteriori a montré qu’il survient une erreur de délivrance par jour dans une officine de taille moyenne. Dans le tiers des cas, elle nécessite une interception immédiate.
Quelles autres fonctionnalités ?
Nous proposons un tableau de bord pour visualiser les statistiques relatives aux erreurs relevées. Cela permet d’en identifier les causes, telles que l’inattention ou un mauvais rangement. L’outil est également utile pour orienter les priorités de formation des équipes. En tant que dispositif médical certifié, il nous permet d’ambitionner un niveau d’analyse plus approfondi encore, notamment avec l’intégration du dossier pharmaceutique, qui est en cours. Ensuite, ce sera au tour du dossier médical partagé pour mettre en relation les données physiopathologiques du patient avec sa délivrance.
Quels sont vos tarifs ?
L’abonnement mensuel atteint 70 à 150 € selon le chiffre d’affaires de l’officine. Nous proposons une période d’essai gratuite et sans engagement de plusieurs semaines.
Où en êtes-vous du déploiement ?
Nous équipons une quarantaine d’officines à ce jour [début juin, NdlR]. Avec l’appui de Viatris, notre partenaire exclusif, des accords seront effectifs à la fin de l’année avec une dizaine de groupements pharmaceutiques. Cela représente un potentiel de près de 2 000 officines qui pourront être déployées dans les prochains mois.
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