Reprendre d’une main…

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Publié le 1 octobre 2022
Par Laurent Lefort
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Economie. Ce terme sera l’un des plus prononcés d’ici la fin de l’année. Et pas seulement pour évoquer le sujet de l’énergie. Pour preuve, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 prévoit des économies sur les produits de santé qui devraient égaler 900 millions d’euros. Celles sur les actes de biologie médicale s’élèveront à 250 millions d’euros. Les biologistes sont d’ores et déjà furieux et on peut les comprendre, car le PLFSS prend explicitement pour prétexte les 130 millions de tests de dépistage du Covid-19 réalisés depuis 2020. Faire payer à une profession les services qu’elle a rendus à la communauté, voilà une approche pour le moins sournoise pour reprendre la main. « Pour les futures discussions économiques, on ne doit pas tenir compte des chiffres du Covid-19, la répartition n’étant pas homogène entre les officines », martèlent les représentants des pharmaciens. Il semble qu’ils aient été entendus. Les coups de rabot pourraient tomber sur un domaine d’activité à la répartition relativement homogène d’une officine à l’autre : les génériques. L’article 30 du PLFSS, s’il est conservé en l’état, prévoit la mise en place d’appels d’offres ; les médicaments non retenus ne seraient alors plus remboursés. Il ne faut pas réfléchir longtemps pour comprendre que la manœuvre peut vite se traduire par un « détournement » des remises des pharmaciens au profit de l’Assurance maladie obligatoire. Certainement plus simple à mettre en place que le déploiement de mesures sur la substitution des médicaments biologiques, des hybrides ou l’élargissement du périmètre du Répertoire des génériques. Ne serait-ce pas là un beau projet côté finances ? Plus ambitieux que celui qui consiste à reprendre d’une main ce que l’on a donné de l’autre. Et qui ressemble tout simplement à un jeu de vilain.

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