Bien distinguer éducation pour la santé et éducation thérapeutique

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Publié le 21 mars 2009
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La loi HPST adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale définit l’éducation thérapeutique du patient (ETP) en la distinguant bien de l’accompagnement thérapeutique et de l’éducation pour la santé. Cette ETP ne se fait aujourd’hui que dans le cadre des hôpitaux, a expliqué Pierre Rambaud, médecin et consultant en communication santé, la semaine dernière dans le cadre du Médec. Le but de la loi est donc d’encourager les programmes en ville.

Une fois la loi définitivement adoptée, « les compétences nécessaires pour dispenser l’éducation thérapeutique » seront déterminées par décret. Le cahier des charges décrivant les modalités d’élaboration des programmes sera fixé par arrêté mais devrait ressembler à ce que préconise la HAS (dans ses fiches élaborées en 2007*), avance Pierre Rambaud. Quant aux promoteurs de ces programmes, ils devront à l’avenir contracter avec les agences régionales de santé qui vérifieront leur conformité et apporteront des fonds.

Les laboratoires pourront financer des programmes d’ETP, mais « tout contact ou démarche directe ou indirecte » avec le patient leur sera interdit, selon le texte voté par les députés. De même dans le cadre de l’accompagnement du patient, cela devrait nécessiter pour les fabricants de passer par des tiers de confiance.

Espace confidentiel indispensable

Quant aux officinaux, l’article qui définit leurs nouvelles missions dans la loi HPST stipule qu’ils « peuvent participer à l’ETP et aux missions d’accompagnement du patient ». Comme tout professionnel de santé du reste, et sous réserve d’être formés. Cela nécessitera un espace de confidentialité, des outils pédagogiques validés et un véritable secrétariat, note Pierre Rimbaud.

En attendant, Laurence Carton, vice-présidente de l’Association française de lutte antirhumatismale, tresse des lauriers au pharmacien en matière d’éducation pour la santé cette fois. « On sous-estime son rôle. C’est souvent lui qui se rend compte de prises en charge inadaptées, étant fréquemment le seul interlocuteur disponible rapidement. »

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* Consultables sur http://www.has-sante.fr.