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Les pharmaciens ne sont pas épargnés par la crise
Chiffre d’affaires en baisse, croissance au ralenti, performance commerciale de gestion mal en point… En 2008, les pharmacies n’ont pas échappé à la crise, d’après la dernière étude statistique de Fiducial Expertise. Et l’année 2009 devrait rester dans la même mouvance.
Face à une conjoncture économique difficile, les pharmaciens accusent le coup. Une étude de Fiducial Expertise, réalisée sur un échantillon de 463 officines (ayant clos leur exercice comptable entre le 31.8.2008 et le 31.12.2008), lève le voile sur des chiffres peu réjouissants pour la profession. D’une manière générale, force est de constater qu’en 2008 « le rythme de croissance a atteint son plus bas niveau depuis 1996 », fait remarquer Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise. « 19 % des officines ont vu leur chiffre d’affaires se détériorer de plus de 3 %, alors qu’en 2007 cette tranche ne représentait que 10 % de la population officinale, note encore Philippe Becker. De plus, le nombre de pharmacies dont le chiffre d’affaires a connu une croissance supérieure à 10 % a été presque divisé par deux, passant de 8 % à 4,75 %. »
La marge résiste mais la rentabilité est en berne
Certes, les officines de centre commercial tiennent toujours le haut du pavé compte tenu de leur chiffre d’affaires moyen, mais leur croissance moyenne commence à s’effriter. Ainsi, elles ont perdu leur première place pour la seconde année consécutive (+ 1,59 % de croissance moyenne) au bénéfice des officines de quartier (+ 1,89 %).
En 2008, la marge en taux a été moins friable. Contrairement à la tendance des quinze dernières années, elle ne baisse plus et marque même un léger rebond (+ 0,21 point), passant de 27,44 % à 27,65 %. La variation de marge en valeur absolue se traduit alors par une progression de + 3,4 % (soit 392 kÛ en moyenne). Cependant, les montants versés aux pharmaciens au titre de la coopération commerciale accusent une baisse de 30 % (14 kÛ en 2008 contre 20 kÛ en 2007), qui n’est pas compensée par l’augmentation de la marge.
Les pharmacies n’échappent pas à une nouvelle baisse de la performance commerciale de gestion ainsi qu’à la détérioration du résultat net (10,11 % du CA HT). « En 2008, la rentabilité retombe à son niveau le plus bas depuis dix ans », ajoute Philippe Becker. Explication ? L’augmentation sensible des charges d’exploitation dans un contexte de ralentissement fort de l’activité, ainsi que la hausse de 0,13 % des charges financières (trésorerie générant des agios, conditions de financement moins favorables).
Le poste « frais de personnel » souffre
La dispersion du poste « frais de personnel » s’accentue entre les petites officines et les plus grandes. Les premières, qui n’emploient pas un effectif important afin de maintenir un niveau rentabilité acceptable, affichent un ratio « frais de personnel/chiffre d’affaires HT » de 6,36 %, tandis que les secondes affichent un ratio de 9,74 % du fait de l’amplitude des horaires d’ouverture. « En 2008, pour 4,5 % des pharmacies, le ratio est supérieur à 15 %, alors qu’en 2007 elles représentaient 3,8 % des pharmacies étudiées. »
Enfin, le recours au découvert bancaire a augmenté de 4 à 5 % dans un contexte de relations plus tendues avec leurs partenaires financiers.
Quelles perspectives pour 2009 ?
« La fin de l’année 2008 a créé une réelle psychose parmi les officinaux, conclut Philippe Becker. L’ampleur et la durée de la baisse de leur chiffre d’affaires font craindre une année 2009 identique. L’officine est tout particulièrement pénalisée par ce ralentissement de l’activité, et surtout par un manque total de visibilité. »
Quels sont les relais de croissance dans les deux prochaines années ? Personne ne peut le dire tant la situation des comptes sociaux s’est détériorée. Reste la gestion au quotidien qui seule permet de résister !
L’association paie
Les pharmacies en association, dont la taille est souvent plus importante, résistent mieux que les autres. En 2008, elles affichaient, en effet, un ratio de chiffre d’affaires par salarié de 324 000 Û (contre 287 000 Û pour les officines en nom propre), une marge commerciale après remises de 27,82 % (contre 27,53 %) ainsi qu’un EBE représentant 12,69 % du CA hors taxes (contre 10,48% pour les structures individuelles). Seul bémol : leurs profits ne sont pas épargnés. « Le bénéfice net des officines en association a reculé de 0,20 % l’an dernier, mais la baisse de rentabilité est encore plus marquée pour les pharmacies exploitées à titre individuel (- 0,43 %) », indique Philippe Becker.
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