Vasoconstricteurs : Encore et toujours des prescriptions à gogo chez l’enfant !

Fin 2000, début 2001, une étude de l’Assurance maladie à Colmar montrait 800 prescriptions inappropriées de vasoconstricteurs sur 4 076 enfants. Il faut croire que l’information n’a guère été pédagogique, puisqu’une nouvelle étude de l’URCAM d’Alsace, réalisée de novembre 2001 à avril 2002 sur 25 721 lignes de prescriptions de vasoconstricteurs (21 721 enfants), révèle 3 148 contre-indications : 575 prescriptions chez les 0-30 mois (Rhinofluimucil), 1 248 chez les 30 mois-12 ans (Dérinox, Frazoline, Polydexa-phényléphrine, Aturgyl, Déturgylone, Rhinadvil, Rinutan, Rhinureflex, Sudafed) et 1 325 pour les 12-15 ans (Rhinadvil, Rhinureflex, Hexapneumine cp).

Ces prescriptions émanaient de près d’un millier de praticiens mais 5 % des praticiens se sont avérés à l’origine du quart d’entre elles. Fâcheux quand on sait que ces molécules sont responsables d’effets secondaires auxquels sont particulièrement sensibles les enfants : convulsions, anxiété, insomnie, agitation, hallucinations, perte de connaissance, coma, dépression respiratoire, HTA, tachycardie, douleurs angineuses, céphalées, bradycardie réflexe, accident vasculaire cérébral.

Des « broutilles » qui méritent sans doute un peu d’attention au moment de la prescription par le médecin comme de la vérification de l’ordonnance par le pharmacien ! Car si certains effets indésirables apparaissent rares, ils n’en sont pas moins extrêmement graves, pouvant aller jusqu’au décès, selon une étude de pharmacovigilance de 1995.

En cas d’obstruction nasale dans des rhinopharyngites de l’enfant et du petit enfant, seuls le lavage au sérum et l’aspiration nasale sont conseillés par la commission nationale de pharmacovigilance, hors cas particuliers à l’hôpital.