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Usage détourné de kétamine : des conséquences pour la santé de plus en plus visibles
Dans une note publiée ce 11 juin, l’Observatoire des drogues et des tendances addictives (OFDT) actualise les informations concernant les usages illicites de kétamine à partir de données récoltées depuis une vingtaine d’années.
Substance aux propriétés hallucinogènes et dissociatives, la kétamine est utilisée en médecine humaine et vétérinaire pour ses effets anesthésiques. Elle est également employée dans le traitement de la douleur postopératoire et, du fait de ses propriétés sédatives, en situation palliative avancée chez l’adulte. En injection ou sous la forme de spray nasal (Spravato, à l’hôpital) elle est indiquée chez des patients atteints de dépression résistante, dans des conditions très spécifiques.
Une diffusion élargie
À la fin des années 1990, la kétamine est consommée dans un contexte festif mais son usage reste marginal en population générale. L’image du produit a ensuite évolué perdant son image de produit dangereux (en raison de son usage médical). Le produit est ensuite devenu « à la mode » et l’usage de la kétamine en contexte de chemsex devient plus fréquente.
En 2023, en France, 2,6 % des adultes âgés de 18 à 64 ans avaient expérimenté la kétamine et 0,6 % en avaient fait usage dans l’année précédant l’enquête.
Une consommation autothérapeutique
Le rapport note que la kétamine est parfois utilisée pour atténuer des souffrances : « Le recours à la substance peut viser à réguler des souffrances psychiques (angoisse, dépression, parfois liées à la présence de traumatismes) ou physiques (douleurs menstruelles, dorsales, d’endométriose). »
Autre contexte d’usage, les tentatives de diminution ou de sevrage d’autres substances psychoactives comme l’alcool, les opioïdes (héroïne ou traitement par agonistes opioïdes) ou encore les médicaments anxiolytiques ou antidouleurs.
Une plus grande visibilité des conséquences sur la santé
Une consommation prolongée ou régulière, voire chronique, de kétamine expose à des troubles pour la santé dont les plus fréquents sont « des atteintes uronéphrologiques parfois irréversibles se manifestant par des douleurs importantes, des inflammations induisant des sensations de brûlure, des saignements, une incontinence, des infections et cystites ; douleurs abdominales intenses (surnommées aliens ou k-cramps par les consommateurs) ; des dommages à la cloison nasale liés à des usages répétés en sniff, etc. », rapporte l’OFDT.
Des difficultés à réguler sa consommation et une dépendance sont également rapportées.
Une meilleure connaissance des pratiques de consommation par les autorités sanitaires devrait permettre d’adapter les stratégies de prévention et de mieux former les professionnels à ces usages.
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