Un cercle vicieux

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Publié le 24 octobre 2009
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L’Afssaps vient de mettre à disposition sur son site des formulaires de déclaration des événements indésirables graves susceptibles d’être dus aux vaccins contre la grippe A(H1N1) ou aux médicaments antiviraux. Jusque-là, rien de vraiment exceptionnel. Si ce n’est que pour la première fois dans l’histoire de la pharmacovigilance française, des patients vont pouvoir déclarer, à l’égal des professionnels de santé, « leurs » événements indésirables. Un « monopole » vient de tomber, mais c’est a priori pour la bonne cause quand on sait qu’à peine 5 % des effets indésirables seraient aujourd’hui rapportés aux centres régionaux de pharmacovigilance… Il y a là indéniablement une belle marge de progression, en particulier dans le domaine de l’automédication. Cette possibilité offerte au public devrait gonfler le nombre de notifications, et par conséquent améliorer la sécurité sanitaire dans notre pays. Cependant, cette nouvelle ne risque-t-elle pas d’avoir un effet adverse tout à fait malvenu ? Je m’explique : si les pouvoirs publics proposent soudainement aux patients de déclarer les effets indésirables présentés comme graves des vaccins, ne risquent-ils pas de croire de facto que ces derniers présentent un réel risque pour leur santé ! Allez donc les inciter à se faire vacciner après cela…

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