Substitution aux opiacés : Suboxone, arme non fatale contre les injections

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Publié le 16 décembre 2006
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Schering-Plough a annoncé l’arrivée en France de Suboxone début 2007 lors du dernier Club Santé qui s’est tenu à Vienne, en Autriche. Le laboratoire répond ainsi au souhait de Xavier Bertrand de lutter contre le mésusage de la buprénorphine haut dosage (BHD). Cette nouvelle spécialité associe en effet la BHD à la naloxone, un antagoniste des récepteurs aux opiacés. Par voie sublinguale, seule la BHD agit car la naloxone n’est pas absorbée. Mais lorsque Suboxone est injecté, la naloxone se fixe sur les récepteurs et empêche la BHD d’agir, provoquant un syndrome de sevrage, qualifié de « mauvaise expérience » pour 80,4 % des personnes qui s’étaient injecté la Suboxone, selon une enquête finlandaise* présentée par le laboratoire lors de cette réunion.

Cependant, il ne s’agit pas là d’une étude de cohorte mais d’un simple questionnaire rempli par des personnes fréquentant un centre d’échange de seringues et multi-injecteurs. Près des deux tiers s’injectaient fréquemment la BHD, mais aussi la Suboxone, disponible en Finlande depuis 2004. En outre, parmi les 68 % de répondants ayant utilisé Suboxone en injection, 66 % l’ont réutilisée plus ou moins régulièrement. Cette « mauvaise expérience » ne semblerait donc pas être si probante pour empêcher le mésusage.

* « Abuse liability of buprenorphine-naloxone tablets in untreated IV drug users. Drug and Alcohol dependance », Alho H et col.

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