Psychotropes: Prescription, consommation et observance en cause

La CNAMTS a publié les résultats d’une enquête sur les remboursements de psychotropes en 2000. Un quart des affiliés au régime général s’en sont vu prescrire (17,4 % ont bénéficié d’au moins une prescription d’anxiolytiques, 9,7 % d’antidépresseurs, 8,8 % d’hypnotiques, 2,7 % de neuroleptiques) ; 11 % ont eu plus de quatre remboursements de psychotropes annuels (7 % de consommateurs réguliers d’anxiolytiques, 4,9 % d’antidépresseurs, 3,7 % d’hypnotiques). Nouveauté : la prévalence des psychotropes augmente avec l’âge (55 % des femmes de plus de 70 ans en consomment, 33 % des hommes). Dans 90 % des cas, la prescription émane d’un généraliste.

Face à ce constat, la CNAM liste trois grosses interrogations : pourquoi un Français sur dix consomme-t-il des antidépresseurs alors qu’on estime le nombre de dépressifs à 4,7 % de la population ?

40 % des consommateurs d’anxiolytiques et d’hypnotiques sont des utilisateurs réguliers : pourquoi, alors que les recommandations médicales prônent des traitements occasionnels ? 30 % des consommateurs d’antidépresseurs sont des utilisateurs ponctuels : pourquoi alors qu’il s’agit normalement de traitements de fond (la consommation est-elle réelle ? le traitement est-il très vite abandonné ?).

Enfin, la CNAM souligne que l’augmentation de la consommation avec l’âge ne repose sur aucune donnée médicale tandis que les psychotropes seraient à l’origine de 20 à 30 % des chutes de personnes âgées.