Médicament : Les industriels craignent le développement des contrefaçons

Organisée à l’initiative du Comité national anti-contrefaçon et coordonnée par l’Union des fabricants et l’Institut national de la propriété industrielle, la campagne « Contrefaçon danger » s’est déroulée du 26 au 31 janvier 2004 dans toute la France. Selon les estimations, la contrefaçon représente 5 % du commerce mondial mais touche plus particulièrement la France où sont vendus… 19 % des produits contrefaits !

Le médicament est encore relativement épargné sur notre territoire. « Le seul cas avéré dans notre pays concerne l’utilisation frauduleuse d’un dermocorticoïde par des gens de race noire pour se blanchir la peau », indique Yves Juillet, responsable d’un groupe de travail sur les contrefaçons de médicaments du LEEM (Les entreprises du médicament), partie prenante de cette campagne.

Mais ce problème pourrait demain ne plus rester marginal avec le développement sur Internet d’achats de médicaments non autorisés en France, l’élargissement des frontières de l’Union européenne aux pays d’Europe centrale et les importations parallèles qui réclament des autorisations de déconditionnement et de reconditionnement.

« Toutes ces opérations, si elles ne sont pas strictement contrôlées, présentent un risque potentiel de contrefaçon », affirme Yves Juillet. Créé à la fin de l’année dernière, le groupe de travail qu’il préside va s’attacher à faire un état des lieux de la contrefaçon de médicaments, à coordonner un certain nombre d’actions au niveau européen sur les aspects réglementaires et techniques liés aux importations parallèles et à rechercher des solutions sur le plan industriel pour empêcher ou détecter les contrefaçons.