ÎLE-DE-FRANCE : Suicide à la Nivaquine, trois mois d’interdiction d’exercice

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Publié le 30 octobre 2004
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Juillet 2003. Une jeune femme de 23 ans se présente dans une officine parisienne avec une ordonnance falsifiée de Zoloft rédigée par un psychiatre. Elle y avait rajouté « Nivaquine 3 cp/j pendant un mois ». On la retrouvera suicidée avec dans son corps l’équivalent de 70 comprimés de chloroquine.

Le titulaire était assigné le 18 octobre devant la chambre disciplinaire du conseil régional de l’Ordre pour « délivrance d’une ordonnance falsifiée par une personne non qualifiée ». Car, selon son adjointe, il n’était pas à l’officine le matin où la jeune femme s’est présentée. Elle-même ne travaillant que l’après-midi, seule une stagiaire de 2e année a pu délivrer l’ordonnance. « Faux, mon client était dans son officine ! », rétorque l’avocat du titulaire, faisant passer aux conseillers ordinaux l’attestation d’un représentant en informatique confirmant sa présence pour un rendez-vous ce matin-là. « C’est moi qui ai délivré, assure le titulaire. Ne la connaissant pas, je n’ai pas décelé son état pathologique avancé. Et comment se douter que la Nivaquine allait servir à un suicide ? Elle a été prescrite par un psychiatre, mais même les dentistes en prescrivent. Quant au dosage de 3 comprimés par jour, ce n’est pas aberrant, le Vidal le mentionne en cas de lucite. »

« Faut-il réellement chercher un coupable ? », concluait son avocat. Rien n’y fera. Verdict : trois mois d’interdiction d’exercice.

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