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Des risques inédits à fortes doses
L’information avait tout pour capter l’attention de la presse grand public, des télévisions et des radios. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Alors qu’il est largement répandu dans les esprits que le paracétamol est une molécule inoffensive, voilà qu’une revue de la littérature basée sur 8 études de cohorte et publiée le 3mars par des chercheurs britanniques dans The Annals of Rheumatic Diseases révèle que l’utilisation du paracétamol à doses élevées exposerait à des complications cardiovasculaires, digestives et rénales. Comme l’exprime le Pr François Chast, pharmacien, chef du service de pharmacie clinique du groupe hospitalier Cochin-Broca-Hôtel-Dieu, « la mise en évidence de ces nouveaux risques rappelle à tous que le paracétamol est un médicament. Un médicament comme un autre, avec ses effets indésirables ». Potentiellement délétères.
La molécule semble exposer à une élévation dose-dépendante du risque de mortalité, mais pas à faibles doses. Cependant, dès lors que l’on atteint des doses élevées voire très élevées, les risques de décès sont augmentés respectivement de 27 et 63 %.
« Le paracétamol reste peu toxique »
L’une des études rapporte également une augmentation du risque cardiovasculaire (infarctus, AVC, décès cardiovasculaire) de 68 % lors d’une consommation de plus de 15 comprimés par semaine par rapport à une absence de consommation. Sans mention toutefois du dosage et de la durée de traitement.
Une seule étude donne des informations sur le risque de saignement digestif ou de complication digestive, avec un risque dose-dépendant allant jusqu’à 49 % d’augmentation. Pour les complications rénales, le risque serait doublé pour une dose cumulative dépassant 500 grammes sur une vie entière. Le Professeur Chast se montre cependant rassurant : « Le paracétamol reste très intéressant car peu toxique et avec un rapport bénéfice/risque favorable. »
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