Des contrôles sur Lactalis dans la confusion

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Publié le 20 janvier 2018 | modifié le 30 décembre 2024
Par Anne Drouadaine
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La première série de contrôles de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a révélé des erreurs chez plusieurs distributeurs de lait infantile Lactalis. Parmi les 1 300 pharmacies contrôlées, 44 d’entre elles auraient continué à vendre des boîtes de lait infantile concernées par les retraits de lots survenus au cours du mois de décembre 2017.

L’alerte du DP

Il existe pourtant des procédures qualité au sein de l’officine comme en témoigne Delphine Chadoutaud, titulaire à Orsay et présidente du syndicat des pharmaciens de l’Essonne : « Etant relié au DP, le logiciel bloque et l’alerte doit être traitée en priorité. »

Florent Decherf, titulaire à Escaudœuvres (Nord) a, lui, retiré dès la deuxième alerte tous les lots, y compris ceux qui n’étaient pas initialement concernés par le retrait, afin d’éviter l’incompréhension des patients. Spécialisé dans la nutrition infantile, il a cependant choisi de conserver les lots autorisés de Pepti-Junior. « Ce qui a été le plus mal vécu, c’est la succession d’alertes sur des canaux différents, témoigne-t-il, à chaque alerte, nous prenions le temps de tout revérifier. C’était une source de stress. »

Son officine a fait l’objet d’un contrôle de la DGCCRF lundi 15 janvier : « Les agents étaient un peu perdus dans les références. Ils ne faisaient par exemple pas de différence entre les céréales infantiles Picot cacao et les Picot Pepti-Junior cacao. Or, les secondes n’ont pas été concernées par le retrait de lots et sont d’un intérêt certain en cas d’allergie aux protéines de lait de vache. Il m’a fallu argumenter à l’aide du catalogue Lactalis pour leur prouver la différence entre les références. Ils ont également vérifié que l’affichage était bien le dernier en vigueur, celui reçu le samedi 13 janvier. »

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L’Ordre excédé

De son côté, l’ordre des pharmaciens s’est dit « excédé par le manquement de certains confrères qui, si les faits sont avérés, rejaillit sur l’honneur de toute la profession, et pire encore sur la sécurité des enfants ».Marcelline Grillon, vice-présidente du conseil central A de l’ordre national des pharmaciens ajoute : « C’est le rôle du pharmacien de respecter et d’appliquer ces alertes, quitte à ajouter des messages de façon temporaire dans les fiches produits. C’est une faute professionnelle impardonnable. La sévérité sera de mise. »§