Atarax/Seroplex, l’interaction à ne pas laisser passer

Beaucoup le savent : Le Moniteur des pharmacies poste tous les matins sur sa page Facebook une « Question Formation », avec réponse le lendemain matin. L’une de ces questions, à propos de l’interaction entre Atarax et Seroplex, a fait réagir nombre d’entre vous. Cette association, souvent confirmée par le médecin, présente-t-elle réellement un risque cardiaque ?

Le réseau des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) confirme que le risque cardiovasculaire de l’association hydroxyzine-escitalopram est bien réel, et déjà présent avec chacun des deux principes actifs. La Base nationale de pharmacovigilance recense ainsi séparément 50 cas d‘allongement du QT ou de survenue de torsades de pointe suspects avec l’hydroxyzine et 81 cas suspects liés à l’escitalopram ou au citalopram, dont 7 concernent l’association antidépresseur – anxiolytique. A la clé, un décès (imputabilité non confirmée) et 3 mises en jeu du pronostic vital, avec, dans tous les cas, la mise en évidence de facteurs favorisant l’apparition de la toxicité cardiovasculaire, outre le cumul de médicaments allongeant le QT (sexe féminin, âge, hypokaliémie, hypomagnésémie, syndrome du QT long congénital, en général non connu).

D’un point de vue strictement réglementaire, la dispensation de cette association potentiellement létale équivaut à une délivrance hors AMM, la contre-indication étant notifiée dans chacune des monographies et dans le thésaurus des interactions médicamenteuses de l’ANSM. Elle engage la responsabilité du pharmacien, d’autant qu’il existe des alternatives thérapeutiques. Ainsi, le risque cardiaque n’est pas augmenté avec d’autres ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) comme la fluoxétine, la fluvoxamine, la paroxétine et la sertraline.§