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« Les patients cherchent une expertise en homéo, en phyto et en aromathérapie »
Cotitulaire de la pharmacie homéopathique de l’Europe à Paris depuis plus de 17 ans, Eric Myon défend la pratique de soins holistiques en complément de la médecine traditionnelle. Sa pharmacie de 800 m2 offre de nombreux services plus classiques, mais c’est bel et bien le préparatoire qui fait l’originalité de l’activité de ce titulaire et de ses équipes.
Située dans le 8e arrondissement de Paris, entre la gare Saint-Lazare et le quartier animé de la place de Clichy, la pharmacie que codirige Eric Myon affiche depuis plus de 75 ans sa spécialité, l’homéopathie. Jusqu’en 1986, l’officine ne vendait d’ailleurs que des produits homéopathiques. Dès l’origine, elle comprenait deux laboratoires de préparation. « Je m’attache à préserver cet héritage. Nous avons désormais des robots pour la gestion des médicaments, mais nous maintenons l’art ancestral et artisanal de la préparation », revendique-t-il.
Le parcours de ce pharmacien ne le prédisposait pourtant pas à cette activité. Il commence sa carrière dans le domaine de l’économie de la santé au sein de grands groupes pharmaceutiques. Ses postes l’amènent à travailler à l’international dans le domaine de la neurologie et de l’oncologie. « C’était une expérience très stimulante, mais qui pouvait parfois manquer de sens », confie-t-il.
En 2005, la possibilité de s’associer à son oncle, Jean Schies, titulaire depuis 1984 de la pharmacie homéopathique de l’Europe, lui est offerte. Si l’établissement propose le spectre complet des services classiques, elle met en avant son expertise en phytothérapie, en aromathérapie et en homéopathie. « La clientèle vient parfois de loin pour chercher des conseils sur ces produits spécifiques », constate Eric Myon avec plaisir. Son « engagement » n’est pas feint. Il a validé une formation de plus de trois ans en homéopathie délivrée par la Fédération française des sociétés d’homéopathie (FFSH) et défend cette thérapeutique : « C’est une bonne réponse dans beaucoup de cas qui permet de ne pas nuire. La médecine allopathique est passionnante, mais parfois le mieux est l’ennemi du bien. »
Des activités à dose non homéopathique
Quand l’homéopathie a été fortement remise en question puis déremboursée au 1er janvier 2021, l’activité de l’officine aurait pu vaciller. Mais il en faut plus pour déstabiliser ce pharmacien convaincu. « L’homéopathie a été chahutée par des gens qui n’y connaissent rien. Les demandes des patients sont là. L’homéopathie trouve sa place dans une stratégie thérapeutique qui permet de proposer une prise en charge globale. » Evidemment, cela n’a pas été sans conséquence ; « la pharmacie a même été la cible d’inscriptions dégradantes », raconte-t-il sans colère. « Au final, les répercussions ont été modérées. Les patients ont maintenant une approche plus économe de leurs soins, mais cela a permis de faire le tri parmi les pharmaciens qui ne s’intéressaient pas aux demandes d’homéopathie. Et finalement, leurs patients viennent chez nous ! Les gens nous ont fait confiance, et comme nous fabriquons nos produits, nous avons pu maintenir des prix corrects. »
La pharmacie de 800 m2 possède en effet un préparatoire de 200 m2 au premier étage et une salle des tisanes au sous-sol. Une quinzaine de personnes y travaillent pour réaliser en moyenne 300 préparations par jour. « Je fais tout dans la pharmacie sauf les préparations. C’est un monde tellement spécialisé que je laisse mes collaborateurs qui détiennent cette compétence s’en charger », reconnaît-il.
Malgré des journées déjà bien remplies, Eric Myon est aussi secrétaire général de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) et trésorier du Syndicat national de la préparation pharmaceutique (SN2P). « J’ai aussi créé une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) dont je suis le président. Nous avons monté un centre de vaccination et travaillons avec une infirmière en pratique avancée. » Des idées, originales et hors normes de préférence, ce titulaire dynamique en a plein ! Il envisage notamment de monter un réseau de soins intégratifs et holistiques avec d’autres professionnels de santé.
BIO Eric Myon
1998 Diplômé de la faculté de pharmacie de Paris V, filière industrie
2000-2001 Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) économie de la santé à Paris-Dauphine
2005 Cotitulaire de la pharmacie homéopathique de l’Europe (Paris)
VOUS AVEZ DIT « HOLISTIQUE » ?
Ce terme vient de l’anglais « holist », lui-même dérivé du mot grec « hólos », qui signifie « entier ». La médecine holistique vise donc à considérer le patient comme un tout.
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